Je déplace le sujet ici histoire de pas faire de HS.
Ce n'est pas de la prise en pitié ou de la fausse considération, propos à ne pas déformer ni détourner de son contexte, sans rentrer dans les détails de ma vie personnelle, ma soeur de 17 ans est handicapée moteur depuis sa naissance, il y'a de l'humour certe, mais je n'oublie jamais qu'elle veut se sentir plusieurs fois sans penser à son handicap, c'est ce qu'elle me dit après avoir ri de ses propres blagues. Après les blagues sur les africains, les européens, les juifs, les arabes, les chinois et j'en passe, que ce soit de l'humour noir ou light n'a pas le même impact. Encore une fois ce n'est que mon point de vue et je pense que cela suffit à justifier cette phrase légèrement mal interprétée. Vous avez tous raison sur un point: il faut savoir rire de tout qui contredit le fait qu'on ne peut pas rire de tout, on rit de l'esclavage mais on ne peut pas rire de la shoa? Il n'ya pas à rendre de pincettes ou pas, c'est un problème de bons sens et de bienséance.
Bref, après avoir bien plombé l'ambiance, je me retire et fais place avec grand plaisir à la prochaine blague...
Personnellement, je ris de la Shoah, de l'esclavage comme des handicapés, et de tant d'autres choses, je fais pas de discrimination dans l'humour

... Mais ça m'empêche pas de me sentir très touchée et concernée par ces cas, et de me sentir assez mal quand je vois un reportage là-dessus. Il ne faut pas mélanger "bienséance" et "se donner bonne conscience". C'est clair que je n'irais pas non plus brandir une blague juive devant un rescapé de la Shoah. Si je peux rire du handicap de mon ami, c'est que je sais que ça ne le dérange pas, au contraire (il est même souvent le premier à en faire sur lui!). Mais j'attends toujours de savoir avec qui je peux rire de quoi, je ne cherche pas non plus à créer des malaises. Seulement j'estime qu'il faut dédramatiser l'humour (oui, ça fait bizarre, dit comme ça), parce que rire de quelque chose ne signifie pas qu'on approuve le message ou qu'on trouverait ça drôle en vrai.
Je trouve aussi que c'est une bonne manière de... comment dire? C'est comme un dérivateur, ça nous permet de nous relâcher sur des sujets pourtant très durs normalement.
Donc oui, je suis assez décomplexée sur la question tant que je sais que je suis entourée des bonnes personnes pour en rire... C'est vrai qu'en visitant le Struthof avec l'école, j'aurais pas apprécié une blague sur la Shoah mais voilà, je recontextualise. Quand j'en ris, c'est de façon innocente, seulement ce n'est pas parce que le sujet est tabou à la base que je ne peux pas reconnaître que c'est drôle quand ça l'est.
Donc je maintiens qu'on peut rire de tout, absolument tout... mais pas avec n'importe qui.