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Regards sur Tsukasa Hôjô

Publié le 23/02/2010 par kuchiki byakuya dans Dossiers - 8 commentaires

Né le 5 mars 1959 à Kokura, Tsukasa HOJO est notamment l’auteur de City Hunter, Cat’s Eye ou plus récemment Angel Heart.

Il intègre en 1977 la Kyushu Industrial University puis en 1979, il participe au dix-huitième concours du Prix Tezuka organisé par Shōnen Jump, revue leader de la maison d’édition Shūeisha, et arrive second avec l’histoire Space angel. C’est en 1981 qu’il publie pour la première fois Cat’s Eye dont le succès est immédiat et lui apporte sa notoriété.

Un dessinateur de génie

Ce qui frappe en premier lieu dans les mangas de Tsukasa HOJO, ce sont les dessins, d’une qualité indéniable, très détaillés et hyper réalistes. Chaque détail, d’une personne ou d’un décor, compte et a souvent une influence sur le reste. Aucune planche n’est en trop et cette qualité fait que la lecture n’est que plus fluide et agréable, qu’il faut relire plusieurs fois pour essayer de comprendre chaque case.

De ce fait, les expressions des protagonistes sont très bien retranscrites. Les yeux ont une importance toute particulière et sont le vecteur des émotions. Mais une autre partie du corps a attiré mon attention : les cheveux. A force de relire, on retrouve souvent une image, surtout chez les femmes, des cheveux flottant au vent. On s’aperçoit qu’il s’agit souvent de moments importants et que ces images sont là pour attirer notre attention. Regardez mieux et vous verrez que ce genre de choses n’est pas si rare dans les mangas de Mr HOJO.

La femme : une place centrale

Plus que le héros, l’héroïne est indispensable. Les femmes ne sont jamais faibles ou hésitantes et c’est bien elles qui portent la culotte, à l’image de Kaori dans City Hunter. Même si Ryo Saeba possède le talent, Kaori parvient à s’affirmer et à « maîtriser » le pauvre Ryo. Cette importance se voit encore plus dans Angel Heart car même si Kaori n’est plus, le personnage de Xang Ying est une remplaçante taillée dans le même bois. Mais il y a d’autres exemples : Cat’s Eye avec Hitomi qui mène par le bout du nez l’inspecteur Toshio ou encore Family Compo où Shion martyrise littéralement le pauvre Giba.

D’un point de vue général, la femme est plus réfléchie et plus sage que l’homme. Elle tempère le caractère impulsif de sa moitié, en imposant son calme et sa réflexion. Dans Family Compo, on aperçoit bien cette différence, en partie grâce à Shion et Giba qui sont lycéens. Giba apparaît comme un idiot innocent, qui se laisse vite dépasser par les événements inattendus alors que Shion relativise et ne se laisse pas abattre à la première difficulté. Bien que plus jeune, la jeune femme lui apprend à vivre par ses expériences, ses intuitions, si bien qu’on pourrait croire qu’elle est bien plus vieille que lui. Les hommes font plus jeunes justement. Pensons à Ryo, très jeune dans sa tête, et qui « mûrit » par les conseils de Kaori.

L’esprit de famille

Pour reprendre un peu le thème d’avant, la mère (ou exceptionnellement la grand-mère) tient un rôle primordial, symbole de l’unité et de cet esprit de famille. La mère ressent mieux les choses et est le plus qualifiée pour résoudre les problèmes, notamment concernant les adolescents. Même si on a l’impression de voir la femme soumise japonaise, il n’en est rien et c’est bien elle qui dirige son monde, avec parcimonie et sagesse.

Mais cet esprit de famille ne se limite pas à cela et l’on retrouve ce besoin partout et tout le temps, dans Cat’s Eye par exemple où le but des voleuses de charme est de récupérer l’héritage de leur père, dernier symbole de leur famille. Les risques qu’elles encourent le prouvent bien. Pareil dans Family Compo où Giba est orphelin et cherche désespérément une famille de substitution, quelle qu’elle soit. A plusieurs reprises, il y fait allusions en repensant à son passé et à son manque familial, qui le rendent triste. Chaque moment important se partage avec ses proches parents. Ces deux mangas sont les exemples les plus flagrants mais on retrouve cette idée dans toutes les œuvres du mangaka, de manière comique ou douloureuse.

Des thèmes particuliers

Même si certains thèmes restent courants dans l’animation, Tsukasa HOJO parvient à faire comme s’ils étaient uniques. Un ancien tueur à gage, reconverti en nettoyeur dans un quartier qu’il aime profondément, devient l’un des mangas les plus connus et les plus aimés de tous les temps, et avec justice. Ou alors une infirmière spécialisée dans les soins de prisonniers (Rash) devient une surprise agréable et terriblement drôle. Sans parler de trois gérantes d’un bar qui se transforment en voleuses sexy et douées le soir venu et qui, là aussi, rencontrent un succès que tout le monde connaît.

Parfois, un manga portant sur un thème insolite apparaît, comme Family Compo et son échange de rôle au sein d’un couple. Ca pourrait mettre mal à l’aise mais le talent du mangaka donne une histoire touchante et réaliste, avec beaucoup d’humour et de finesse, plein de quiproquos et de « suspens » sur la véritable identité de certains personnages. Original et divertissant, que demander de plus ?

Conclusion

Des histoires simples mais recherchées, des personnages travaillés, un dessin réaliste, des thèmes plus profonds qu’il n’y paraît font de Tsukasa HOJO un maître dans le manga qui continuera de plaire à toutes les générations. Chacun de ses mangas est un pur délice à lire encore et encore.

8 commentaires

1 jadraja le 23/02/2010
Totalement d'accord!

Pour moi, Tsukasa HOJO reste l'un des mangakas que je respecte le plus. Ces oeuvres comme Cat's Eye et City Hunter gardent un fort impact sur moi du fait de leur qualité de travail sur les personnages, du style bien particulier (je souligne, comme toi, son réalisme) et surtout de ce sentiment de "nostalgie" si caractéristique que je ressent en revoyant ses œuvres. City Hunter restera mon grand préféré: des personnages si attachants et si touchants que Ryo et Kaori, dans cette ville des années 90...tout cela dégage une ambiance toute aussi mélancolique parfois qu'agréable a ressentir.
2 Enigma314 le 23/02/2010
Merci Kuchiki byakuya pour cet article sur un de mes héros préférés Ryo Saeba ou Nicky Larson (booo la VF)! C'est vrai qu'on voit la très grande différence entre le 1er tome de City Hunter et le dernier. Les planches sont superbes. De plus, l'histoire est beaucoup plus profonde et intéressante dans le manga que l'animé. Angel Heart m'a moins plu et j'accrochais pas trop à Cats Eye. Je vais devoir découvrir Family Compo!
3 Rydiss le 26/02/2010
Merci bien pour cet article, vraiment intéressant. Alors que j'hésitais à me lancer dans l'achat de la série City Hunter, il est maintenant sûr que je vais pas tarder à la débuter...

Et pour ceux qui sont intéressés, sachez que l'auteur sera l'invité d'honneur de la Japan Expo 2010! Allez, avouez : vous avez sortis l'article pour fêter l'évènement hein?
4 jadraja le 27/02/2010
@ Rydiss

N'hesite pas! ^^

City Hunter restera pour moi un beau et inoubliable classique: les personnages sont très attachants, l'ambiance "de ville" des années 90 est agréable, parfois mélancolique, typique de Hojo. Certaines musiques d'opening et d'ending sont particulièrement réussies, avec une touche de jazz/blues moderne (si je ne me trompe pas...) marquante. Ça c'est pour l'anime.

Je suppose que le manga est au moins tout aussi bien que l'anime.
Je découvre avec étonnement que seul City Hunter était relié à Tsukasa HOJO dans mon esprit, alors que j'avais croisé plusieurs autres de ses oeuvres. Il va falloir que je me rattrape.
6 QCTX le 10/03/2010
Pour info, Tsukasa Hojo sera l'invité de la Japan Expo 2010.
Enjoy !
7 Panda_ah le 13/03/2010
Vraiment sympathique cet article sur maître Hôjô !
Pour moi, sa meilleure oeuvre, tant au niveau graphisme, scénario que thèmes, c'est Family Compo ! Vivement une ré-édition !

En attendant, je continue avec Angel Heart, même si c'est vrai qu'on n'en finit plus avec les scènes larmoyantes (serait-ce parce que l'homme derrière les cases en noir et blanc vieillit ? ;-D)
Merci à vous.

Je signale également que Family Compo sera réédité chez Panini Manga à partir de septembre.

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