~ Ano Hana m'a tuer ~

» Critique de l'anime AnoHana par Kanapeach le
10 Décembre 2013

Après m’être longtemps refusé à regarder cette série, voilà qu’en semaine creuse de cette fin d’année 2013 je me prends au jeu et lance le premier épisode. 220 minutes plus tard, une larme unique et méritée à l’œil, je cherche un kit à arborer. Une semaine s’est écoulée, j’ai eu le temps de laisser l’émotion reposer, c'est le moment d’écrire sur une série fort intéressante mais pas sans torts.

Bon, autant le dire franco, je n’avais pas eu ce sentiment amer mélangé à un excès de mélancolie depuis La Traversée du temps. Et c’est très certainement la fin de la série et uniquement elle qui me permet de dire d’AnoHana que c’est une série à voir, à expérimenter tout du moins. Parce que les arguments extérieurs au ressenti pur ne se bousculent pas au portillon. C’est agréable graphiquement sans être bien transcendant. Le chara-design est vu et revu, mais il a le mérite d’être à mon goût et ne verse pas trop dans le K-ON-like. Les couleurs sont dans l’ensemble chatoyantes et tranchent plutôt bien avec la gravité du récit, un certain cachet en ressort bien que je n’ai jamais eu l’occasion de m’exclamer devant un background par exemple. De même les musiques en nombre limité ne sont pas foncièrement marquantes, elles se contentent de supporter les scènes auxquelles elles sont attribuées. Notons cependant un couple OP / ED bien chouettes et une réutilisation de l’ending à un passage-clef qui lui confère ses lettres de noblesse.

Ce n’est de fait pas sur ces plans que se situe le véritable intérêt d’AnoHana. L’histoire éventuellement, je n’en suis moi-même pas sûr. Une petite fille morte refait son apparition en tant qu’esprit devant le garçon qu’elle semblait aimer avec l’espérance qu’un souhait dont elle ne se souvient évidemment plus soit réalisé. Je ne veux pas être mauvaise langue, mais sur le principe il manque juste Jennifer Love Hewitt au casting et on a une version animée de Ghost Whisperer. Pourtant le traitement fait que le tout passe sans problème. La narration est cohérente, on avance pas à pas dans la réinsertion sociale de Jintan. La retrouvaille avec les anciens amis, la réconciliation (plus ou moins réussie), quelques vérités qui éclatent et la dernière volonté de Menma qui revient au centre. Chaque problème est résolu proprement, le spectateur n’est pas perdu dans un flot d’informations. Je reprocherai cependant à cette narration de ne réserver les scènes fortes que pour la fin, les 9 premiers épisodes ne m’ayant pas spécialement touché. AnoHana traîne peut être trop souvent la patte et ces fameuses évolutions, bien que nécessaire, sont lentes, la série prend son temps. Alors manque-t-il du contenu pour soutenir 11 épisodes ? C’est probable.

Mais ces 9 premiers épisodes n’avaient pour but que de faire monter la sauce à laquelle nous, pauvres spectateurs, allions être mangés. Le final est simplement excellent. L’émotion qui jusque ici passait difficilement nous submerge totalement en l’espace de quelques minutes seulement. La crainte de voir disparaître Menma, la crainte de ne plus aller de l’avant se fait forte et enfin on envisage mieux les pensées des membres du Super Peace Busters finalement réunis autour d’une même volonté. Bref mouchoirs à prévoir pour les plus sensibles, une ou deux larmes viriles pour les autres. C’était fort, fichtrement bien foutu et bien pensé et on se dit que ça valait la peine de regarder une mise en contexte longuette face au résultat d’une telle attente.

Et pour servir une série qui se veut dramatique, mieux vaut des personnages auxquels il est facile de s’identifier, personnages rencontrant des difficultés personnelles que nous-mêmes devons affronter. On part donc sur un groupe d’adolescents qui chacun à leur manière ont été touchés par la disparition de la jeune Menma. Jintan s’est renfermé et a délaissé son caractère sociable, Anaru fait mine d’ignorer ses anciens amis, Poppo s’échappe de sa ville natale (espérant oublier l'incident certainement), Yukiatsu s’enfonce dans un complexe très prononcé autour de la fille qu’il aimait. Seule Tsuruko semble passer outre ce qui est arrivé. Le trait de caractère est très prononcé pour chacun d’entre eux, mais au moins on ne s’interroge pas trop sur leurs pensées et tant mieux, ça m’agace assez rapidement quand on me fait mariner avec des esprits déviants et des changements de caractères soudains ou inexpliqués. La resocialisation de Jintan se fait par paliers, le véritable visage de Yukiatsu se dévoile au fil des épisodes… On en revient à cette narration maîtrisée qui est faite pour mettre en avant l’ensemble des protagonistes. Tous sont attachants, tous représentent une certaine forme de stéréotype, mais ils l’incarnent de telle manière que l’on ne s’en rendrait presque pas compte. En réalité, AnoHana ne se démarque pas vraiment de nombre d’autres séries similaires dans le genre, simplement le fait-il bien sur tous les points et va jusqu’au bout dans son idée.

Ce n’est pas tant une originalité qu’il convient de saluer, c’est une capacité à offrir au spectateur ce qu’il faut pour que ce dernier s’intéresse et entre totalement dans la fiction. Une générosité débordante qui méritait mon petit message.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Kanapeach, inscrit depuis le 10/08/2011.
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