Critique de l'anime L'Autre Monde

» par beber le
25 Août 2007
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Etonnante série que cet « autre monde ». Se plaçant délibérément entre l’animé pour gamin - représenté en cela par des protagoniste d’environs 10 ans et quelques, et d’un héro shonestique (a savoir super courageux et braillard, et non ce n’est pas Naruto) collant parfaitement avec ce cœur de cible- et une série plus adulte au ton assez sombre au final. Ce mélange est ma foi assez étonnant voir finalement, envoûtant.

L’histoire intrinsèquement n’a rien d’exceptionnel, mais est d’une qualité non négligeable. La quête de l’eau, la folie de l’empereur, le monde dans lequel débarque notre héros, tout cela est assez bien mené. Toutefois il y a toujours ce mélange dont je parlais tout à l’heure, à savoir cette alternance de thème assez rude (meurtre, guerre, carnages, viols) et une partie psychologique plus faible. A ce titre, l’on peut s’étonner du caractère de Shu qui pas une fois ne se demande comment rentrer chez lui, voir ne manifeste aucune surprise à débarquer dans ce nouvel endroit, obsédé par son devoir de protection du légume aquatique ( et voilà une bonne raison de regarder la série : comprendre ce que je viens d’écrire). De même certains personnages évoluent étrangement, comme guidé par la folie qui semble s’être emparé de cette citadelle jusqu’au confins de ces terres arides.

L’un des points forts – et qui prouve encore une fois la dualité de cette série- s’avère être…les personnages. Car au final, et c’est assez peu fréquent pour le signaler, rare, très rare sont ceux qui ne présentent aucun intérêt. Chacun joue sa partition et apporte sa touche au scénario. Le personnage de Sarah est assez symptomatique de ce que je viens de souligner. Un intérêt assez limité pendant 8 épisodes, puis un rôle bien plus intense les 5 derniers. Si le moteur de la série n’est pas psychologique, les protagonistes de cette tragédie n’affichant généralement qu’une facette principale, il n’en reste pas moins que ces facettes sont touchantes et généralement font mouche.

Pour revenir sur le scénario, quoique celui-ci use (voir abuse à certains moment) de grosses ficelles, il n’en reste pas moins bien ficelé, et surtout terriblement touchant. A ce titre la fin, voir l’image finale, et la façon dont celle-ci est amenée symbolise parfaitement l’envers du décors de cette aventure de prime abord d’adolescent. A noter qu’avec un peu d’imagination (et là encore on se demande : pourquoi avoir accordé aux personnages principaux un si jeune age ?) l’on peut aisément transposer cette histoire à des personnages adultes

Alors tout n’est pas non plus tout rose. L’un des défauts de la série s’avère être la présence de quelques temps morts, qui prennent forme grâce à quelques plan fixes répétés (notamment en milieu de série) qui ralentissent considérablement le rythme, sans avoir tout le temps un intérêt évident. Par contre, et heureusement au final ce procédé est peu utilisé.

Dualité encore lorsqu’il s’agit de se pencher sur l’aspect technique de la série. Dualité s’exprimant dans un charadesign d’une sommairité exemplaire : noeil-noeil géants, 3 pic pour faire une coiffure, triangle= nez… bref c’est pas là que Now and Then, Here and there puise son intérêt. Par contre assez étonnamment cette simplicité dans le trait ne s’accompagne pas d’une animation statique. Au contraire, les mouvements sont très agréablement fluide, et hormis les quelques passages évoqués ci-dessus, l’on peut attribuer une note élevée pour cette partie.

Mais « l’autre monde » ne serait une très bonne série si elle n’était pas accompagnée d’une magnifique bande son. Car si une atmosphère lourde et oppressante se dégage de cette série, ce n’est bien entendu pas par le biais de la palette graphique assez limité, mais bien grâce à cette musique qui sait très bien comment suggérer l’intensité des événement au spectateur. Cette BO fait parti de celles qui deviennent indissociables à leur support animé.

Alors pour conclure, il convient de souligner le traitement de cette tragédie, le studio AIC nous balançant sans cesse entre légèreté du dessin, et dureté du scénario. Les quelques défauts évoqués ci-dessus ne sont au final pas grand-chose comparé à la réussite d’un exercice de style pas forcément évident au préalable.

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

beber, inscrit depuis le 09/10/2006.
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