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» Critique de l'anime Grimgar, le monde des cendres et de fantaisie par Rintero le
09 Août 2017

Un animé que pas beaucoup de monde a vu, dont presque personne ne se souvient, et qui n'aura jamais de seconde saison. La cible parfaite pour une critique gratuite et arriviste. Et puis ça risque pas de soulever les foules, les fourches vont surement rester au chaud. Dans cet écrit du moindre effort, dont rien ne dépend, et qui ne contribuera à rien, je vous invite à revenir avec indifférence sur Grimgar, un animé dont j'aurai d'ailleurs sans doute oublié le nom au moment où vous lirez ces quelques lignes.

"Alors c'est Kirito"... Voilà elle est faite, on avance, et on évite de s'endormir. Grimgar est un animé Isekai, un genre qui en est devenu un sans qu'on ne lui demande rien, je me souviens même avoir distinctement espéré l'inverse. Et avant qu'on me taxe de raciste, sachez que je ne suis pas du genre à généraliser, après tout je ne dis jamais non à de la bonne bouffe, et c'est pas parce que je n'aime pas le lait que vous me trouverez à syndiquer contre les produits laitiers en général. La métaphore m'a échappé, mais sachez que je suis d'une relative bonne foi quand j’écris que j'ai donné à Grimgar l'opportunité de me surprendre.

Ceux qui défendent Grimgar en saluent le réalisme. "C'est brutal" disent certains, ça donnerait même une dimension humaine à un genre ( blergh) qui est associé de très prés au jeu vidéo, que les gens raisonnables savent être un instrument du malin. Dés les premiers instants, la série se veut sans pitié, alors qu'un pauvre gobelin se fait méchamment guétapenter (???) par une bande d'aventuriers. "Casser du mob c'est le mal, car eux aussi font des fondues savoyardes" voilà un des angles d'attaque de l'animé. C'est louable, quand on veut pas faire du neuf, l’alternative la moins moisie est de faire du neuf avec du vieux. Seulement, il en faut plus qu'un petit gobelin braillard pour que mes conduits lacrymaux daignent m'embrumer les yeux. Les moments "difficiles" sont superficiels , du classique "que sommes nous devenus, et que dirait ma maman si elle me voyait".

L'animé échoue à mettre en avant l'horreur de la survie, et les déconvenues morales qui en résultent. Les personnages ne restent pas en conflit avec eux même plus d'un ou deux épisodes avant qu'ils ne recommencent à déblatérer des dialogues bateaux, et à faire copain copain sans grande conviction. Le portrait qui est fait des acteurs du récit n'est pas celui de survivants, mais de héros, dont les actions sont à termes justifiées à défaut d'être nuancées. Rien de tel qu'une musique bien classe, un hurlement épique et une charge bien burnée pour montrer tout le poids d'un univers qui se nourrit de et se battit sur une violence constante, et une incapacité de ces occupants à coexister. Au final, ça reste assez lambda, pas bien différent des ((((ténors)))) du genre, sans la profondeur émotionnelle visée au départ.

Les personnages de leur coté sont pas des champions non plus. Faciles à cerner, chacun d'entre eux occupant un rôle bien précis, et ne s'éloignant jamais des archétypes qu'on connait tous si bien. Pour un animé qui se veut plus réaliste que le Isekai du dimanche, c'est un comble que les personnages soient moins vivants et attachants qu'un PNJ de Log horizon. Je ne les qualifierai pas de mauvais, simplement inintéressants au possible. Dans le cas présent, la palme reviens à Haruhiro, le Mc à la voix suave et au regard vide qui mettra à mal même les plus empathiques d'entre vous,et qui doit uniquement son statut de tête d'affiche au fait qu'il est brun et de taille moyenne dans une production animée japonaise.

Bon je sais bien que l'animé ne couvre qu'une petite portion de light novel, mais malheureusement c'est pas mon problème et en l'état on bite absolument rien. Le scénario est en stagnation totale et constante, et les règles du monde sont incompréhensibles. Rien n'indique que l'histoire se déroule bel et bien à l'intérieur d'un jeu ( à l'exemple des menus et fiches de personnages dans d'autres animés du même genre), mais il est néanmoins fait référence ici et là à de la montée de niveau, et l'apprentissage de capacités spéciales est bien trop rapide, et donc s'apparente d'avantage à une mécanique de jeu, bien que rien dans la narration ou à l'image ne suggère l'existence d'une interface, ou d'un quelconque système qui pourrait rendre la chose possible dans un contexte réel. J'ai eu la constante impression de voir les personnages évoluer dans un monde sans substance, et sans enjeux, et en l'état je peine sincèrement à comprendre ce que le setting Isekai apporte de plus, si ce n'est de servir de carotte à une foule fiévreuse, et chercher le public dans sa zone de confort.

Grimgar est un des animés les plus oubliables qu'il m'aie été donné de voir ces dernières années, et le fait que ce soit regardable et tienne la route visuellement sont les seules louanges que j'aie à offrir. J'étais en transe tout du long, complètement dissocié, à peine plus investi que si je regardai la peinture sécher. Une expérience décevante presque en tout points mais qui a au moins la politesse de ne pas frapper un public à terre, déjà mis à mal à plusieurs reprises par les considérations cyniques et pécuniaires de la horde du Isekai.

Bon du coup c'est plié, et j'ai pas grand chose de plus à dire sur la question, et à moins qu'un messie* ne vienne sauver l’âme d'un genre en perdition, je pense que Grimgar marque pour moi la fin d'un périple vain et stérile sur les terres défrichées et inhospitalières des Meuporg animés.

*ʞonoƨudɒ ƨɘɒƨon Ƹ nɘvɘɿ

Verdict :4/10
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A propos de l'auteur

Rintero, inscrit depuis le 31/08/2016.
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