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Focus : Kurozuka

Publié le 06/12/2008 par Beck dans Focus - 10 commentaires

Kurozuka, de Tetsuro Araki

Dans le cadre de son 10ème anniversaire, la chaîne japonaise Animax programme depuis le mois d’octobre 2008 la série Kurozuka. Il s’agit là de l’adaptation animée du manga éponyme, lui-même issu d’un roman de Baku YUMEMAKURA.

Né le 1er février 1951, Baku YUMEMAKURA est un écrivain japonais de science-fiction et d’aventure. Ancien président de l’association « Science Fiction & Fantasy Writers of Japan », il a obtenu les prix Seiun et Nihon SF Taisho [1] pour son roman Jôgen no Tsuki wo Taberu Shishi. En France, il est connu pour être l’auteur du roman qui a servi de base au manga Le Sommet des Dieux. Mais il est également à l’origine d’Onmyoji, titre adapté en manga par Reiko OKANO et transformé en deux films live par le réalisateur Yojiro TAKITA. L’écrivain s’occupa d’ailleurs d’écrire lui-même le script pour le premier. Pour la série Garouden, il collabore avec Keisuke ITAGAKI (auteur de Baki). En plus du manga qui comporte actuellement 22 volumes, ce roman fût aussi adapté en un film et deux jeux vidéo.

Pour Kurozuka, il s’associe avec le mangaka Takashi NOGUCHI. L’histoire s’inspire d’une pièce du théâtre nô de même nom et elle raconte les aventures de Kuro et de son discipline Benkei. Alors qu’ils sont poursuivis par une bande de samouraïs qui veulent leur mort, ils partent à la recherche d’un refuge pour la nuit. Il entre dans une maison isolée et font alors la rencontre de Kuromitsu, la maitresse de maison. Elle leur accorde l’hospitalité à une seule condition : ne jamais regarder dans sa chambre. Les deux hommes acceptent le marché mais, quelques temps plus tard, Kuro décide de braver l’interdit.
Sérialisé dans les pages du magazine Super Jump, le dixième et dernier tome du manga est paru le 4 décembre 2006.

Madhouse démarre alors la production d’une série animée pour la chaîne Animax. Le studio confie la réalisation à Tetsuo ARAKI. Présent dans le staff de Black Lagoon et Galaxy Angel, il fit ses preuve à la réalisation de Otogi-Jushi Akazukin. Puis, Madhouse lui confie la lourde tâche d’adapter à l’écran le manga Death Note.
Dans son équipe, il s’appuie sur Masanori SHINO. Chargé du chara design et de l’animation, il occupa des postes similaires sur Black Lagoon et Gungrave.
Concernant la bande-son, elle est l’oeuvre de Kiyoshi YOSHIDA qui travailla en particulier sur Kaiba. Quant à l’opening, il est composé et interprété par Wagdug Futuristic Unity. L’ending, lui, est l’oeuvre de Shigi.

Niveau casting, Mamoru MIYANO (Light dans Death Note) prête sa voix pour le personnage de Kuro tandis que Romi PAKU (Edward Elric dans Fullmetal Alchemist) prend le rôle de Kuromitsu.

La pièce de nô « Kurozuka »

(texte rédigé par Starrynight)

Kurozuka est la légende d’une ogresse basée dans la ville de Nihonmatsu dans la préfecture de Fukushima. Cette ogresse vit dans la plaine d’Adachi (Adachigahara) et dévore des êtres humains. Le nom de Kurozuka désigne à la base le tertre où est ensevelie cette ogresse (Kurozuka = « tertre noir » en japonais) mais désigne aussi par extension l’ogresse elle-même.
Il y a bien longtemps, une femme appelée Iwate officiait comme nourrice dans une famille noble de Kyôto. Elle s’occupait d’une jeune princesse affligée dès sa naissance d’une maladie incurable. Vouant un amour profond à l’enfant, Iwate souhaitait absolument lui porter secours. Un devin lui ayant appris que le foie d’un foetus encore dans le ventre d’une femme enceinte pouvait guérir cette maladie, Iwate partit en abandonnant sa propre fille qui venait de naître. Passant dans la plaine d’Adachi dans la province d’Ôshû, elle élut domicile dans une maison en pierre et attendit qu’une femme enceinte passe. Des années s’écoulèrent ainsi. Un jour, un jeune couple marié chercha à loger dans cette maison de pierre. La femme attendait un enfant et le mari partit chercher quelques médicaments pour elle. C’était l’occasion parfaite pour Iwate.

Elle saisit un couteau de cuisine et sauta sur la femme. Elle lui déchira le ventre et s’empara du foie du foetus. Mais la femme portait sur elle une amulette qui surprit Iwate. En effet, c’est elle-même qui avait donné cette amulette à sa fille lorsqu’elle vivait à la capitale. Celle qu’elle venait de tuer n’était donc autre que sa propre fille.

Suite à cet événement, Iwate devint une ogresse qui dévorait les gens et buvait le sang encore frais de leurs foies. Quelques années plus tard, un bonze originaire de la province de Kishû qui voyageait par la plaine d’Adachi chercha refuge dans la maison de pierre car le soleil déclinait. Alors que l’ogresse était partie ramasser du bois, le bonze regarda par curiosité dans le fond de la maison et vit des ossements humains. Il comprit la véritable nature de celle qui vivait là et s’enfuit de la maison. L’ogresse, de retour à la maison, le pourchassa telle une bête féroce. Sur le point de perdre la vie, le bonze sortit une statue du bodhisattva Kannon de son sac et récita des soutras avec acharnement. C’est alors que le tonnerre éclata ; l’ogresse fut foudroyée par l’orage et mourut. Son visage perdit son expression terrifiante et devint apaisé. Le bonze l’enterra à l’endroit désormais appelé Kurozuka.

 

Le synopsis du nô est tiré de Wikipedia Japon et traduit du japonais par Starrynight. L’image qui l’accompagne provient du même article.

[1] A propos du prix Seiun et Nihon SF Taisho

Le prix Seiun est un prix donné pour une oeuvre de science fiction lors de la Convention Nationale Japonaise de Science Fiction. Jôgen no Tsuki wo Taberu Shishi a été désigné meilleur roman de l’année en 1990.
Le prix Nihon SF Taisho est un prix délivré par l’association « Science Fiction and Fantasy Writers of Japan ». Jôgen no Tsuki wo Taberu Shishi a été nominé gagnant lors de la dixième édition en 1989.

 

10 commentaires

l'illustration de starrynight est superbe... flippante aussi. Bon, ça y est, l'attente devient insoutenable.
2 Sirius le 06/12/2008
Faudra que je me mette plus sérieusement au manga. J'ai lu un volume et j'ai trouvé... bizarre... avant de peut-être goûter à la série.
J'avais commencé aussi.
Peut-être qu'un jour, je finirais.
Je ne suis que l'anime et j'en suis plus que satisfait. Un vrai bon seinen avec une ambiance excellente. De toute façon, à la première apparition de Kuromitsu, je savais que j'allais aimer.

Il y a juste les quelques effets bullet time lors des scènes d'action... Depuis Shreck et quelques navets ayant tenté de faire classe en l'intégrant, je ne peux m'empêcher de voir cet effet sur le ton de la parodie. C'est horrib'! =(
5 Afloplouf le 07/12/2008
Je ne connais pas le manga, mais j'apprécie l'anime. Certes, au début on était (et on est toujours) semé dans le scénario mais la réalisation est trop réussie pour que je goûte mon plaisir.

Kurozuka réussit d'ailleurs le pari incroyable de me faire aimer une histoire basé sur les vampires et affiliés.

Bonne recherche documentaire sinon, l'épisode 7 prend une autre valeur à la lueur de ce focus.
6 AngelMJ le 08/12/2008
J'ai visionné le premier épisode et je dois dire que ça a eu le mérite de me captiver, et même me surprendre, que ce soit au niveau technique que pour l'atmosphère glauque.

Le fait de connaître la légende de l'ogresse permet de regarder l'anime sous un autre angle, très intéressant :)
7 yarashii le 09/12/2008
Quant à l'opening, il est composé et interprété par Shigi. L'ending, lui, est l'oeuvre de Wagdug Futuristic Unity.

Désolé mais c'est l'inverse...L'opening est bien de Wagdug Futuristic Unity (Systematic People) et pas l'ending.


En effet, il y a eu une inversion là. C'est corrigé. Merci pour la remarque yarashii.
Oups, merci d'avoir signalé mon erreur yarashii :/
10 iorek le 13/12/2008
Il y a pas mal de temps je m'étais laissé tenté par la lecture du premier tome du manga... au début j'avais bien aimé, l'ambiance étrange et oppressante m'ayant particulièrement plus. Mais à partir d'un certain moment du scénario tout s'emballait, ça partait dans tous les sens quasiment sans explication, à ce moment-là ça m'a un peu lassé et j'ai pas repris depuis. Je pense que je vais quand même donner sa chance à l'anime, rien que pour le début et pour voir comment ils traitent la suite de l'histoire...

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