Critique de l'anime Air (TV)

» par Starrynight le
20 Février 2007
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J’ai commencé à visionner Air après en avoir lu des louanges vantant sa beauté esthétique, son caractère poétique, sa rêverie, etc. Grosse déception à l’arrivée.

Commençons par son gros point fort : le dessin des paysages. Ceux-ci sont indiscutablement soignés et constituent un vrai régal pour les yeux. Les nuages, notamment, sont plus vrais que nature et certains rendus de couleur sont magnifiques. L’animation est également correcte. J’ajouterais que la musique, sans être exceptionnelle, est agréable et concourt également à l’atmosphère de détente que procure le cadre de cet anime (la plage, l’été, le soleil, …).

Ces première minutes qui charment notre regard sont hélas rapidement gâchées par la suite. Tout d’abord, mis à part Yukito et la mère de Misuzu (remarque à la volée : celle-ci a dû apprendre à conduire son scooter avec Haruko de FLCL) qui sont assez réussis, les personnages sont affreux. La plupart ont un visage raté avec des yeux grands comme des soucoupes séparés l’un de l’autre par un bon mètre. Au passage, mais qui a eu l’idée idiote d’affubler Kano d’une voix aussi traînante ? C’est censé nous faire penser qu’elle vit un rêve éveillé ? Tout ce qu’elle y gagne, c’est endormir le spectateur.

Ensuite, là où le bât blesse davantage est l’histoire ou plutôt les choix qui ont été faits à ce niveau. Air a visiblement pour vocation d’être une série métaphorico-poético-mélancolico-onirique en mêlant rêve et réalité, anges et humains, miracles et vie quotidienne. La mission se solde par un échec, car Air n’arrive pas à sortir du larmoyant facile et du pseudo-poétique à deux sous, donnant quelque chose de spectaculaire mais d’assez vide.

Pourquoi cela ? Hé bien, à cause de la manière dont est construite l’histoire. Tout d’abord, le cadre du récit : Yukito arrive par hasard (rectification : inconsciemment mené par son destin au combien tragique) dans une ville peuplée quasi exclusivement de jeunes filles qui ont toutes un lien plus ou moins étroit avec les anges (l’une est persuadée d’avoir des pouvoirs magiques, l’autre vole en rêve, etc). Sans rire, c’est quoi ce patelin ?

Ensuite je place sous les feux des projecteurs l’artifice du chausse-trappe. C’est bien simple, tout au long de l’histoire, on nous présente des personnages (secondaires ou non) auxquels il arrive quelque chose de fabuleux, comme par exemple la vie d’une jeune fille bouleversée par une plume gardée dans un temple (avec grand renfort de lumières au moment fatidique, il va sans dire). On se demande, serait-ce là, l’ange que Yukito recherche ? La réponse n’est ni oui ni non, vu qu’il n’y a pas de réponse. Peu après, la jeune fille en question tombe dans la trappe ouverte, disparaît dans les oubliettes et on n’en entend quasiment plus parler. Quelques autres personnages subissent à leur tour le même sort dès qu’il leur arrive quelque chose relevant du fantastique. Même le héros n’échappe pas à la règle : après force péripéties, il comprend enfin ses liens avec les habitants de la ville (et en premier lieu avec Misuzu). Coup de tonnerre, rebondissement ? Non, non, juste un chausse-trappe qui passait par là, a vu de la lumière et a avalé le héros tout cru.

Troisième point : la surenchère de poético larmoyant : lorsqu’une autre jeune fille sortie de nulle part (en fait un ange déguisé … on n’en sait trop rien à vrai dire) va disparaître dans un tourbillon de plumes (le chausse-trappe frappe encore) ainsi qu’à pleins d’autres moments, on a le droit à des phrases au combien profondes du genre «vole dans le ciel au-delà des nuages pour emporter mes rêves » ou « il faut toujours que tu souries, moi, je vais voler dans le ciel et je t'y rencontrerai à nouveau, mais il faut toujours que tu ries, sinon je serais triste » . Et tout le monde de sortir ses kleenex (marque déposée), sauf le spectateur trop occupé à bailler.

Dans la catégorie des choix douteux, mais de manière plus anecdotique, je citerais des scènes de « dialogue » entre un chien et un corbeau, lesquelles scènes se révèlent plus pathétiques qu’autre chose.

La force du dinosaure en peluche sera-t-elle suffisante pour vaincre la malédiction qui pèse sur Misuzu et quelques autres ? Pour le savoir, regardez Air.

Verdict :5/10
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A propos de l'auteur

Starrynight, inscrit depuis le 18/06/2006.
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