Critique de l'anime Michiko & Hatchin

» par Starrynight le
28 Mars 2009
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Après l’original Samurai Champloo et le décevant Ergo Proxy, Manglobe nous propose un anime décapant qui fleure bon le soleil et la poussière. Ce qui est incroyable dans cet anime, c’est le nombre de fois où l’on peut se dire que ça va partir en cacahuète et où l’on est agréablement surpris à l’arrivée. Un road-movie mettant en scène deux personnes que tout oppose – dont une jeune fille à l’air un peu passive – avec un script qui tiendrait sur un post-it, un vrai « déjà vu » comme on dit outre-atlantique, et on est en droit de s’attendre au pire (pense très fort à El Cazador).

Cet anime rappelle Samurai Champloo par sa recherche-prétexte d’un homme dont on sait finalement peu de chose et qui a toujours déserté les lieux à l’arrivée des héros. Ici aussi, on oublie rapidement que le scénario est plus bref que l’état-civil du soldat inconnu pour se concentrer sur la véritable richesse de la série : les personnages. Ceux-ci sont hauts en couleur, de fortes personnalités, tout en gouaille, un peu fêlés, râleurs, tapageurs, grandiloquents, parfois héroïques, souvent mélancoliques. On peut penser ici à Cowboy Bebop par ce spleen de beaucoup de protagonistes qui ont jeté leur passé et leur avenir au sani-broyeur et n’ont depuis plus rien à perdre. Deuxième motif de rapprochement entre ces deux animes, le fait de présenter un personnage féminin qui fait de l’équilibrisme entre érotisme suggéré et fan service, aidé en cela par le fait que Michiko a sensiblement les mêmes goûts vestimentaires que Faye Valentine, tout en « discrétion » et en « sobriété » (les guillemets sont importants).

Le premier épisode fait penser à l'histoire de Cosette et on peut craindre de virer dans le misérabilisme ou le moralisme à deux yens avec une petite blonde qui subit sans broncher ; ah que le monde est cruel. Mais la fin de cet épisode donne le ton : non Hatchin ne se laissera pas faire, oui elle veut fuir et croquer la vie et les emmerdeurs à pleines dents et cette leçon vaut bien un pain dans la gueule sans doute. Alléluia, enfin un dipôle équilibré, où chacun a son mot à dire et ne se gênera pas pour l’exprimer, quitte à claquer une porte imaginaire et à prendre la route opposée. De plus, si une relation mère-fille se développe bien, elle est très fluctuante au point que les rôles en sont parfois inversés, ce qui donne des moments savoureux.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste, tant les bandits – Shinsuke délicieusement décérébré, un papy tueur à gage des plus tenaces ou encore Satoshi Batista qui ne manque pas de ressources et n’est pas facile à cerner – que quelques autres cas pathologiques croisés au détour d’un chemin tels une voyante ou un médecin psychédéliques. Et que dire d’Atsuko, tout droit échappée d’un concert de Boney M et sa relation de je t’aime moi non plus avec Michiko.

Sur le plan technique, le studio a mis le paquet et nous offre une très bonne qualité visuelle (décors, habillements, look du scooter) et musicale. On regrettera simplement quelques ratés de chara-design, en particulier dans les derniers épisodes, qui déforment certains personnages et nuit à leurs charismes.

A mes yeux, une des très bonnes surprises de 2008.

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

Starrynight, inscrit depuis le 18/06/2006.
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