Presumed Guilty - Let the defense speak

» Critique de l'anime Guilty Crown par Duna le
01 Juin 2014
Guilty Crown - Screenshot #1

I/ Contact

Une analogie m'est rapidement venue en tête en visionnant cette série, avec la trilogie Matrix. Un monde insoupçonné, un Elu, une rébellion contre un ordre établi surpuissant... Le plus drôle, c'est que leurs critiques se ressemblent aussi : un premier volet qui intrigue et emballe, une suite et fin qui divise l'opinion.

C'est le genre d'œuvre que l'on met du temps à digérer. Cela fait environ un an que je l'ai regardée, et il m'arrive encore de me poser des questions dessus, comme pour Utena, Ailes grises ou FLCL - dans des registres tout-à-fait différents, j'en conviens.
Personnages, intrigue, symbolisme... Il y a de quoi s’y perdre. J'en viens même à me dire qu'un autre visionnage ne serait pas de trop.

J'ai immédiatement été séduite par les graphismes et la bande-son, qui sont tout bonnement exceptionnels. L’histoire me sembla au prime abord d’une platitude ! Un lycéen banal qui se voit conférer des pouvoirs immenses, une belle jeune femme mystérieuse poursuivie par des robots malveillants... Ce genre de synopsis ayant déjà tendance à me faire mettre les voiles, j'aurais quitté la galère sans toute cette beauté, faisant fi d'une vive recommandation.

Guilty Crown - Screenshot #2II/ Confrontation

Bien vite, une multitude d’acteurs entre en jeu et le manichéisme de façade est éventé. Politique, espionnage, business, idéaux humanitaires et intérêts personnels… Il n’y a guère de frontière entre tout cela. Un cliché apparaît, s’installe et tombe au moment où l’on s’y attend le moins. Ce jeu avec nos réflexes de téléspectateurs marche de bout en bout, c’est à agaçant sur le moment et très intéressant a posteriori. Que c’est bon finalement, que d’être surpris !

Toute une galerie de personnages et autant de personnalités bien individualisées : certes nous n’atteindrons pas la richesse de Game of Thrones ou autres monuments de l’heroic-fantasy – qui en font, des tomes et des tomes !, mais un tel souci pour les seconds rôles est une denrée suffisamment rare dans le monde de la japanimation pour l’apprécier comme il se doit. L'évolution des protagonistes (capacités, maturité) est aussi remarquable.

La division en arcs ! Un pari toujours risqué, comme l’attestent les cas SAO, TTGL ou Blood+. Ici, la transition ne m’a absolument pas gênée. La seconde partie vient compléter (et surtout complexifier !) la première, et sans elle cette série aurait pu plaire à certains pour son mélange shônen-seinen, le gunfight et les jolies filles, mais sans plus. Au lieu de cela, elle n’a pas plu à grand-monde.

III/ Compréhension

Il est des chefs-d'œuvre, y compris les plus atypiques, dont l'ampleur et la profondeur des réflexions portent immédiatement ou presque, et universellement. Il est des nanars dont la fausseté ou l’absence de tout cela frappe avec la même force. Il est bien sûr, tout un panel de réalisations qui sépare ces cas extrêmes.

Il est enfin une caste d’inclassables. Guilty Crown fait partie du lot, au même titre qu’un School Days ou Un dimanche sans Dieu. Des règles et des réactions étranges … mais à peine justifiées par une ébauche d’explication. C'est déconcertant mais au final, fort plaisant. C’est bien le seul domaine où j’apprécie de chercher des clés. Peut-être est-ce là l’« effet-miroir » ou un « effet-paon » (celui-ci je ne sais pas s’il existe), où l’on apporte ses explications et que l’on s’en auto-félicite…
Il ne me reste plus qu’à m’auto-évaluer dans ce cas ?

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Duna, inscrit depuis le 29/07/2011.
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