Critique de l'anime Ouran Host Club

» par Scalix le
08 Novembre 2006
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Tout comme un Fruits Basket ou un Kare Kano, Ouran High School Host Club (OHSHC) ne se prend jamais au sérieux et ne s'éloigne jamais de son objectif initial : nous faire rire et sourire. A première vue, le format de la série paraît mal choisit, étant donné qu'elle part souvent dans l'absurde et tente de maintenir un rythme rapide, adapté à son registre. Et pourtant, malgré ses 26 épisodes et quelques lenteurs dans la trame générale, la série parvient à nous séduire et il est difficile de l'abandonner en cours de route. Voyons un peu comment Tamaki-kun et son Host club parviennent à nous séduire, à nous accrocher et parfois, à nous émouvoir.

Comme toute série "comique" qui se vaut, la base de son scénario est extrêmement simple et rapide à mettre en place. En effet, toute la série va tourner autour d'Haruhi, nouvelle arrivante dans l'Ouran Academy, le campus des enfants de milliardaires. Cette dernière est parvenue, en partie grâce à ses excellents résultats, à intégrer cette école d'élite. Malheureusement, elle va rencontrer le Host Club de l'académie, destiné à divertir les étudiantes, et briser un vase excessivement cher. Pour le rembourser, elle va devoir rejoindre le Host Club et faire venir de nouveaux clients. Or, Haruhi est une femme, et les membres du club ne vont pas tarder à l'apprendre.

A partir de là commence une série d'épisodes relatant tantôt les diverses activités du club, tantôt le passé de ses différents membres. On aura aussi régulièrement droit à l'intervention de personnages "annexes", pour un épisode ou deux. Vous allez vous dire, et à juste titre : comment est-il possible de conserver un bon rythme sur 26 épisodes avec seulement "ça" ? Eh bien pour être honnête, je n'ai toujours pas compris ce qui m'a poussé à continuer cette série. Malgré ses allures répétitives, les gags sont variés, les histoires vraiment prenantes et drôles, et les personnages absolument géniaux. Chacun correspond aux héros que l'on trouve dans les différents shojos qui ont cartonné. Nous avons d'abord Tamaki, le romantique jovial qui, même avec des phrases bateau souvent débiles, parvient à séduire toutes les jeunes demoiselles de son établissement. En numéro deux, Kyoya ; le jeune génie du groupe, qui s'occupera plus de l'organisation et de la comptabilité qu'autre chose, mais qui malgré tout séduira. En troisième, Hikaru et Kaoru, deux jumeaux jouant sur l'aspect incestueux de leurs rapports qui rendent littéralement leurs camarades folles. La quatrième place est celle de Honey-kun, qui, à l'aide de sa petite taille et de la passion qu'il voue aux peluches, aux sucreries et au kawai, prend lui même des airs de petit garçon irrésistiblement attirant. Derrière lui, et toujours avec lui d'ailleurs, Mori-kun, qui pourrait être le "bad-boy" du groupe. Grand et lunatique, il ne parle pas mes son association avec Honey-kun lui donne un côté sensible qui marche très bien. Et enfin, la nouvelle star du Host Club, celui (celle) qui fait chavirer tous les coeurs : Haruhi. Son caractère et son physique très féminin la rendent irrésistibles pour toutes les femmes du l'académie.

Nous avons donc le noyau dur de la série : des fondations ultra simplistes et des personnages farfelus. Maintenant, voyons l'ultime ingrédient qui fait prendre le tout : l'humour. Et OHSHC n'en manque pas, bien au contraire. Le premier aspect vraiment drôle (du moins pour les "puristes" de la japanime) est le fait de tourner en dérision les shôjos conventionnels. En effet, durant le temps d'ouverture du Host Club, les personnes jouent leur propre rôle, mais avec une grossièreté et des qualités d'acteurs digne de feux de l'amour qui rendent tous leurs textes monstrueusement poilants. Par ailleurs, leur manie de faire du cosplay et, une fois de plus, de caricaturer les personnages qu'ils incarnent rendent l'anime vraiment rafraîchissante. On finit par ne plus se lasser de Tamaki et de son extravagance, de Haruhi et de ses sarcasmes. Le Host Club fonctionne à merveille et nous séduit dès le premier épisode.

Cela dit, l'humour seul ne nous aurait pas permis de nous attacher aux différents personnages. C'est ainsi que nous voyons régulièrement des épisodes nous relatant les douloureuses épreuves rencontrées par les différents protagonistes. Ainsi, nous découvrons, petit à petit, sans grossièreté et sans exagération, les blessures secrètes qui se cachent derrière le sourire des personnages. On cerne rapidement leurs personnalités, toutes très développées et on finit pas bien les connaître. L'effet "relation intime" entre le spectateur et les personnages est vraiment efficace. Il s'installe dans la série une sorte de routine vraiment plaisante, au cours de laquelle on s'habitue au Host Club, sans jamais s'en lasser. La routine finie par être brisée lors de derniers épisodes, où tout s'accélère et où le "drame" prend une place bien plus importante que l'humour. Un régal du début à la fin. Bien loin des séries se voulant "intellectuelles et réfléchies", Ouran High School Host Club nous charme et accomplit sa mission avec une aisance surprenante. On notera tout de même certaines lenteurs en milieu de séries ; lenteurs que nous oublierons bien vite car l'action repart de plus belle très rapidement.

Côté animation, on a vu mieux. Malgré un générique qui annonçait un visuel prometteur et un charcter-design assez classique mais pas désagréable, on ressent une sorte de "non-profesionalisme" en regardant la série. Les personnages ne sont pas soignés, les décors le sont de moins en moins au fil des épisodes ; bref, on est déçu qu'une série si agréable ne puisse pas s'offrir un visuel plus soigné. L'animation quand à elle est très bonne ; les personnages bougent bien, vite et les mouvements ne choquent pas. Là dessus, on est très loin des horreurs commises dans un Naruto.

Les musiques collent à merveille à l'ambiance de la série. Majoritairement d'inspiration classique, elle renforce l'impression d'élite aristocrate qui émane de l'Ouran Academy. Certains morceaux sont d'ailleurs très agréables à écouter. Les mélodies au piano interprétées par simplistes au cours de la série sont vraiment surprenantes et parfois superbes. On est très loin des musiques inaudibles et répugnantes des séries humoristiques lambda. Là dessus, OHSHC surpasse tout ce que j'ai pu entendre dans le genre. Fruits Basket est très loin derrière, malgré deux ou trois excellents thèmes. On repense vaguement à l'OST de Kare Kano, elle aussi majoritairement classique, mais en matière de qualité, Ouran la surpasse largement.

Les doubleurs fournissent un excellent travail. Les voix collent parfaitement aux personnages et aucune ne sombre dans le conventionnalisme. Les personnages sont rafraîchissants, leurs voix aussi. Félicitations aux doubleurs de Tamaki, qui parvient à nous faire mourir de rire lorsqu'il est accompagné de dessins SD rendant le personnage particulièrement ridicule.

Vous l'aurez compris, Ouran High School Host Club est une excellente série humoristique. Le temps semble s'arrêter lors du visionnage des épisodes, malgré quelques lenteurs sans grande importance. Visuellement, l'ensemble et de qualité. Le scénario séduira les néophytes et surprendra les puristes, habitués à des séries comiques autrement moins originales que celle-ci. Si vous n'avez pas encore tenté l'expérience, c'est le moment de vous lancer, vous ne le regretterez pas.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Scalix, inscrit depuis le 05/04/2004.
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