Critique de l'anime Fate Stay Night

Le mot gâchis est le premier mot qui me vient à l'esprit à la fin du 24e épisode des aventures de la charismatique Saber. Gâchis ne signifie pas mauvaise qualité, car Fate Stay Night (Fate pour faire court) a les qualités nécessaires pour être un anime tout à fait regardable. Mais le studio Deen n'a pas réussi a puisé tout le potentiel de cette adaptation et on se retrouve avec une série quelconque.

FSN aura pu être l'anime de l'année 2006. On avait un background alléchant qui s'installait rapidement au bout de 3 épisodes, une héroïne très charismatique, de jolies graphismes avec un charadesign sympa et une musique de bonne qualité. Sur l'instant oui, ce sont les qualités de la série, mais, à mon grand regret, aucune ne tient la longueur.

Commençons par le visuel. Ok, c'est très joli. Les couleurs sont judicieusement choisies, le charadesign est, comme je l'ai dit plus de haut, de qualité et le reste du début jusqu'à la fin. A noter également une animation durant les combats assez dynamique, ce qui fait que Fate a toute les cartes en main pour ne pas se faire lyncher à ce niveau. Mais pour moi énorme défaut : les effets de lumière. Il y en a partout, mais vraiment partout et dans tous les coins. On a l'impression de regarder une série constamment à contre jour ce que je trouve très désagréable. Si c'est pas le soleil, ce sera une lampe et si ce n'est pas une bougie, ce sera la lune. Bref, le studio en a tellement fait que j'ai trouvé ça gerbosse. Vraiment dommage quand on voit la qualité des graphismes.

Enfin bon, le visuel reste une affaire de goût. Mais là où Fate est un bon gâchis, c'est pour l'histoire et les personnages. Comme dit plus haut, le scénario s'annonçait palpitant et dynamique. Malheureusement, on s'ennuie vite passé les 3 premiers épisodes pour ne retrouver un rythme légèrement plus soutenu que vers la fin de la série qui malheureusement (encore...) est atrocement prévisible. Les personnages y sont pour beaucoup à commencer par le héros. Shiro est un personnage banale de part son physique et sa manière de pensée totalement utopique devenant vite irritante. Les autres personnages qui l’entourent vont d’inutiles (Sakura est le parfait exemple) et sous exploités (Archer, Lancer pour ne citer qu’eux). Reste les personnages charismatiques comme Rin ou Saber, bien que la première m’est un peu déçue de part son statisme psychologique malgré certains évènements qui logiquement auraient dus l’affecter. Saber est donc la seule rescapée de la série mais un seul personnage charismatique ne peut assumer à lui seul le point de la banalité des personnages qui l’entourent.

Ajoutez à ça que le scénario qui se présentait comme original tombe dans les banalités habituelles : un quête mythique qui vire au n’importe quoi dans les derniers épisodes, une relation Master-Servant carrément banale et surtout une trame des plus convenues et des plus prévisibles. Je vous dis, c’est du gâchis.

Dernier point, mais qui m’est très personnel, j’ai trouvé que la série n’a pas réussi à se débarrasser de ses origines hentaïs (rappelons que Fate s’inspire d’un eroge) et cela se remarque à plusieurs reprises. A commencer part Shiro dont la banalité graphique rappelle la plupart des héros de jeu érotique, le fait qu’il ne soit quasiment entouré que par des personnages féminins représentant tous les types de femmes du genre (la timide, l’hystérique, la femme enfant…) et que sa maison ressemble à un harem dans les derniers épisodes. Mais le plus flagrant reste des scènes fan service inutiles (la scène dans la cachette entre Saber et Rin) et le look sado-maso de Rider et de Sakura (!!!). Dommage car je trouve que ça terni un peu l’image générale de la série…

Fate est donc un beau gâchis. Le studio Deen avait toutes les cartes en main pour nous proposer une aventure épique et envoûtante, nous nous retrouvons finalement avec une série divertissante mais banale qui se laisse suivre mais qui ne marque pas. Saber pouvait s’attendre à mieux…