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Duel au sommet : Ponyo divise, Miyazaki s’éternise

Publié le 13/04/2009 par El Nounourso dans Anime - 20 commentaires

La dernière production des studios Ghibli n’a pas fait l’unanimité au sein de l’équipe d’Anime-Kun, et c’est à ce titre que nous vos proposons aujourd’hui deux critiques divergentes. En espérant que les différents arguments avancés vous aideront à faire votre choix… Bonne lecture !

L’équipe d’Anime-Kun

Bain de jouvence pour la petite sirène

Presque vingt ans après La Petite Sirène de Disney, le studio Ghibli décide à son tour d’adapter le conte éponyme d’Hans Christian Andersen, publié à l’origine en 1837. Ponyo sur la Falaise nous présente donc l’histoire d’une sirène qui rêve de devenir humaine à la suite d’une rencontre avec un garçon de la surface. Du haut de ses cinq ans, le petit Sôsuke recueille celle qu’il croit être un poisson rouge et la nomme Ponyo. Les ennuis commencent quand le père de Ponyo, un sorcier autrefois humain, envoie ses sbires aquatiques pour récupérer sa fille…

Cette histoire n’a en apparence rien d’extraordinaire, mais Ponyo est la dixième réalisation du saint père de l’animation japonaise, Hayao MIYAZAKI. Après un Château Ambulant qui avait divisé les fans, le vieux maître a décidé de revenir à des techniques d’animation plus traditionnelles. Exit les éléments en 3D, ici les 170 000 dessins ont tous été réalisés à la main puis scannés à l’ordinateur. Il en résulte l’impression nostalgique d’assister à un film des années 90 avec un trait de crayon parfois très épuré et des aplats de couleurs pastels, mais l’ensemble est sublimé par une animation très soignée qui donne littéralement vie aux deux univers dépeints : les fonds marins et la petite ville portuaire.

Une fois de plus, Joe HISAISHI nous livre une musique de grande qualité qui s’adapte parfaitement aux différentes situations. La magnifique scène où l’océan déferle sur les côtes est d’ailleurs accompagnée d’une piste ressemblant étrangement à La Chevauchée des Valkyries, un petit plagiat (hommage ?) que l’on pardonne aisément tant il sublime la dimension épique de cet étonnant spectacle. Certains passages moins agités nous émerveillent comme à l’époque du Voyage de Chihiro : le laboratoire du sorcier et ses multiples élixirs de couleur, l’apparition de la déesse des mers au milieu d’un cimetière de bateaux, la vision d’un village englouti sous les flots, etc. MIYAZAKI cite d’ailleurs 20 000 Lieux sous les Mers parmi ses références pour représenter la vie sous-marine. Le rendu de l’eau, des vagues et de la faune aquatique est une belle réussite, les animateurs ont dû en baver sérieusement pour arriver à un résultat de cette trempe.

Ponyo sur la Falaise était aussi attendu au tournant du fait de son orientation « jeunesse » plus prononcée. L’histoire est en effet plus simple que celle des précédentes productions Ghibli mais elle correspond parfaitement à la structure du conte traditionnel dont elle s’inspire. Bien que le méchant soit immédiatement identifié, sa personnalité reste un peu plus complexe qu’il n’y parait, comme toujours chez MIYAZAKI. Et si la portée des messages transmis reste plus modeste que d’habitude, on distingue sans mal quelques-uns des thèmes chers au réalisateur : la relation des hommes avec la nature, la tolérance face à la différence, l’intrusion du merveilleux dans le quotidien, etc. Le héros s’exprime aussi de façon plus mûre que son âge ne le laisse suggérer et la version française esquive de façon plutôt habile la niaiserie dans les intonations. L’affection qu’éprouve Sôsuke pour Ponyo devient touchante et leurs petites aventures provoquent irrémédiablement des sourires attendris chez le spectateur.

Pour expliquer ce retour en force du thème de l’enfance, MIYAZAKI explique qu’il est désormais entouré de plusieurs enfants nés de parents travaillant à Ghibli. Une garderie a même été construite au sein du studio pour les accueillir. Le film leur est principalement destiné, mais les adultes y trouveront aussi leur compte, comme à l’époque de Mon Voisin Totoro. Je trouve même ce dernier moins construit et plus léger que Ponyo, adroit mélange de comédie et d’aventure qui baigne dans une atmosphère merveilleuse très prégnante. Dans la salle de cinéma, il est d’ailleurs amusant de noter qu’adultes et marmots ne riaient pas toujours aux mêmes moments. Petit regret au niveau de la traduction française, je trouve dommage de mentionner le terme d’ADN (cf. une des réflexions du sorcier Fujimoto dans son labo) à un public qui n’en a probablement jamais entendu parler. Le passé de certains personnages souffre aussi de trop grosses zones d’ombres (la mère de Sôsuke et le père de Ponyo surtout), ce qui a pour conséquence immédiate de recentrer l’attention sur l’irrésistible héroïne.

Sans atteindre la perfection d’un Château dans le Ciel ou d’un Princesse Mononoke, Ponyo sur la Falaise a tout d’un grand film d’animation tout public. Accessible sans être niais, impressionnant malgré l’absence de techniques numériques, cette perle trouve tout naturellement sa place dans l’exceptionnelle filmographie d’Hayao MIYAZAKI.

El Nounourso

Ponyo sur la Falaise, un film qui sent le poisson ?

Après la déception de l’adaptation des Contes de Terremer, ce serait un euphémisme de dire que beaucoup, nous y compris, attendaient la prochaine production Ghibli avec impatience. Hayao – on prend soin de préciser le prénom aujourd’hui – MIYAZAKI est une icône. Au sens étymologique du terme, une image aux teintes presque religieuses. Ce nom s’est même exporté au-delà du simple cercle des otakes pour devenir la caution morale d’un plus vaste débat. Même les opposants les plus virulents aux œuvres remplies de violence et de sexe et dénuées d’intelligence que sont les mangas concèdent la valeur des productions estampillées par le co-fondateur du studio Ghibli.
Nous nous attendions pourtant à ce que ce film soit une déception avec les quelques éléments que nous avions pu lire ici ou là mais une part au fond de nous continuait d’y croire. Tuons ce dernier et maigre espoir en vous tout de suite : Ponyo est en un sens encore plus décevant que l’ont été les Contes de Terremer, c’est l’œuvre la plus insignifiante de la filmographie du maître. Et croyez-bien que nous sommes de grands fans de MIYAZAKI qui avons rêvé devant Nausicaä ou Princesse Mononoke.

Aller voir Ponyo au cinéma était un minimum même si nous nous sommes sentis défaillir lorsque l’assistance s’est écriée : « Oh ! C’est Totoro ! Maman ! C’est Totoro » lorsqu’est apparu le désormais célèbre logo de chez Ghibli. Passée la sensation de solitude au milieu de ce public de nourrissons à peine sevrés, MIYAZAKI annonce la couleur dès les premières minutes. Un ballet de couleurs et de sons qui nous donnent envie de valider les choix graphiques de l’œuvre. Parce qu’il y a un parti pris qui pourrait ne pas être du goût de tous.
A l’heure où tous ne jurent que par la 3D, on a apprécié de voir quelqu’un continuer de défendre la 2D. Mais, passé ces premières minutes, il est vrai que la dichotomie des choix visuels nous a plus donné l’impression d’un manque patent d’unité.

Un constat s’impose néanmoins. La musique de Ponyo tient du chef-d’oeuvre. Discrète ou grandiose suivant la scène qu’elle sert mais toujours idéale. Nous restons quand même partagés sur ce point. On peut en effet trouver qu’elles subissent le même traitement un peu biaisé que le visuel : si le générique d’introduction pose le décor, celui de fin confirme la niaiserie du message (mais y’en avait-il seulement un ?) du film.

En effet, on entend déjà les « que quoi ? » indignés et les bruits de couteaux qu’on aiguise. « Niais » ? Oui, le gros mot est lâché : Ponyo est niais. Car c’est bien là que le bât blesse. L’une des qualités majeures des Porco Rosso et autres Chihiro est l’intelligence de son scénario, souvent à plusieurs degrés de lecture. Visant sans doute un public (extrêmement) jeune, comme à l’accoutumée, la magie MIYAZAKI est absente. Celle qui nous fait nous émerveiller devant Mon Voisin Totoro, cette capacité à interpeller l’enfant qui est en nous a bien disparu.

La fadeur extrême du chara-design fait, quant à elle, honte au talent de MIYAZAKI. Fort de la qualité de l’introduction, on nous ressert toutes les dix minutes des danses de bancs de harengs multicolores qui finissent par nous faire saigner les yeux. En plus d’un design aussi original que hallucinatoire, le méchant sorcier des mers est aussi méchant que stupide. Non, il n’est même pas méchant bon sang ! Nous sommes les premiers à critiquer le manichéisme stupide (redondance…) mais une œuvre doit être polarisée.
Sa lamentable tirade sur le méchant humain qui pollue ne trouve écho que dans la dizaine de secondes que MIYAZAKI a consacré à sa dénonciation de la pollution, à savoir un passage terriblement peu excitant dans lequel la mignonne Ponyo cherche à éviter les filets d’un chalutier qui arrivent à soulever des tonnes de sables dans lesquelles on a réussi à cacher des voitures et des tracteurs… Quand on pense qu’il a été écrit que Ponyo renouait plus fortement que les précédents opus avec le discours écologique de Hayao MIYAZAKI…

L’enchaînement logique des rebondissements… non ! Attendez ! Il n’y aucun enchaînement logique ! Les personnages n’ont aucune personnalité, aucun intérêt. Sôsuke chiale une bonne dizaine de fois dans le film et au lieu d’une glace je lui aurai bien collé des baffes. Ponyo est un magnétophone. La mère oscille entre transparence et énergie (mais elle tourne à quoi, sérieux ?). Le père, les grands-mères, la copine de classe de Sôsuke… ne servent à rien.
Ce n’est pas la reprise de la Chevauchée des Valkyries sauce Disney durant une scène aussi magnifique que longue et surréaliste qui sauvera le film. Pas de méchants donc mais pas à la manière intelligente d’un Princesse Mononoke où chacun est prisonnier de ses croyances, simplement, ici, tout le monde est gentil et mignon.

L’intervention surréaliste de la princesse des mers ne choque même plus et ne fait que jouer le rôle du 23e coup de poignard qui finit d’abattre le film, victime de lui-même. On retrouve le manque total d’ambition vu dans Les Contes de Terremer. A croire que le fiston s’est occupé de Ponyo avant d’apposer le sceau paternel. Manque de saveur, manque de profondeur, disparition de toute magie. On ne peut pas vraiment trouver d’excuses à un monstre sacré comme Hayao MIYAZAKI quand il se permet tant de facilités.

Les studios Disney, surtout en exploitant le talent et la créativité de Pixar, ont réussi à se renouveler et à tirer les leçons des claques qu’a pu leur infliger les Studios Ghibli et la japanimation en général. Ils ont su développer différents niveaux de lecture pour séduire tous les âges, doser plus intelligemment l’humour et atteindre un niveau technique leur permettant de jouer dans la cour des Japonais. Pendant ce temps, on nous sert Ponyo qui est un retour à la préhistoire du film pour enfant qui, en plus de nous faire subir une certaine nostalgie agaçante, est dépourvu de la magie propre à ces derniers.

Un dernier coup de gueule. Ayant vu le film en VF, nous ne pouvons que nous révolter face à cette pauvre adaptation. Déjà que le film est globalement fade, on a le droit à un doublage où les acteurs ont dû enregistrer défoncés au Valium… Les intonations sont souvent inadaptées et la voix de Ponyo est juste insupportable. Quand on voit le soin qui a été porté à d’autres adaptations, on se demande ce qui s’est passé. Le nom de Hayao MIYAZAKI suffirait-il à lui seul à écouler le film en France ?

On s’était affligé du prix du scénario accordé à Code Geass lors du dernier Tokyo Anime Fair, mais le plus gros scandale est bien la brassée de récompenses récoltées par Ponyo. On se fait peut-être vieux mais ce n’est pas un Ghibli comme on est en droit de les attendre : c’est les Télétubbies à la plage d’Okinawa.

Afloplouf et Vit Zayder

20 commentaires

1 Mop22 le 13/04/2009
Personnellement j'ai bien aimé le film.

Par contre, deux choses m'ont globalement choquées :

Dans la scène d'intro avec les méduses et autres créatures des mers, j'avais vraiment une impression de lag ! Un gros manque de fluidité de l'animation dans cette scène qui heureusement ne se reproduit pas (trop) par la suite.

Sinon je suis allé le voir en VOST et là franchement, c'était horrible : sous-titre blanc sur fond blanc, en plus globalement flous (je sais pas trop si ça venait du ciné ou de l'édition). Donc par moment, c'était complètement illisible...

Concernant l'adaptation, je peux pas trop dire, j'ai pas vraiment fais attention, j'étais trop plongé dans la magie du film typique d'un MIYAZAKI...
2 El Nounourso le 13/04/2009
D'accord pour le lag de la scène d'intro, ça m'a aussi choqué mais je ne l'ai pas signalé car ce n'est pas représentatif de l'animation du reste du film.

Dommage pour les subs foireux en VOSTF, du coup je ne regrette pas ma VF !
La version originale parle également d'ADN, c'est parfaitement volontaire (Fujimoto est un magicien au discours scienfique; en contrepoint, Sōsuke emploie également beaucoup de mots qui ne sont « pas de son âge »).

J'allais voir Ponyo avec un peu d'appréhension et j'en suis sorti enchanté. Certes, je ne m'attendais pas à un nouveau Chihiro, et ça n'en est pas un, mais j'ai trouvé le film plutôt meilleur, en fait, que le Château ambulant, par exemple. Graphiquement, c'est vraiment intéressant, avec des plans qui rendent hommage à Hokusai et à l'ukiyo-e. D'ailleurs, le « monde flottant » est visiblement un thème importantde l'œuvre, et qui est exploité de manière intelligente.

Quant à Risa qui serait sans personnalité, je préfère croire à une hyperbole de circonstance qu'à une erreur de jugement aussi grossière.
En effet, Risa n'est pas sans personnalité.
Simplement, elle est très lunatique si bien qu'on ne sait pas vraiment en quoi consiste le personnage. Elle est parfois inutile, absente (et donc insipide) puis prend un coup de speed et agit comme une toxicomane (quand elle accepte sans ciller la "transformation" de Ponyo). J'ai trouvé ça à la fois agaçant et inutile. Puis le personnage passe d'un coup à la trappe.

Incompréhensible.
Donc oui elle a une personnalité mais on dirait que les auteurs ont eu du mal à la définir clairement. Comme si elle était de trop...

Quant à l'ukiyo-e, l'hommage est évident mais de là à parler d'un thème important, je ne sais pas. Et puis en termes de couleurs, ça reste très criard ce qui n'est pas forcément dans la lignée de l'ukiyo-e non ?
5 jiji, le petit chat noir qui parle le 14/04/2009
Wah... La deuxième critique y va franchement, dites moi!
Pour partie, je suis assez d'accord en ce qui concerne la critique d'ensemble du film : certaines "incohérences" de rythmes dans la narration dérangent un peu et les personnages ne sont sans doute pas aussi fouillés que ceux d'un Princesse Mononoké. Évidemment, lorsque l'on se déplace pour voir un Miyazaki, on attend un spectacle manifeste d'un sublime permanent, et le film n'étant que "très bien" il est sans doute perçu comme décevant... Mais, tout de même, certaines séquences rattrapent cette semi-déception ( que j'ai ressentie à la première vision ) car touchant au génie, et parfois même au magique véritable : la scène où Ponyo courre sur les vagues-poissons en est un parfait exemple. Durant ces instants, Miyazaki parvient à reprendre le chemin si souvent parcouru menant à nos âmes d'enfants.

Et sinon, de manière plus anecdotique, la traduction française ne m'a pas semblé mauvaise, même plutôt agréable ( mais j'avoue ne pas m'y connaître assez pour juger ).

J'ai adoré Ponyo sur la Falaise, j'ose même dire que, pour moi, c'est le meilleur film de Miyazaki ! Pourtant j'ai 24 ans et je suis en master de philo, donc si l'on en croit la seconde critique, ce film niais et sans message ne devrait, à priori, pas beaucoup me plaire. Mais sur ce point, je suis plus en accord avec la première critique : les thèmes chers à papi Miyazaki sont bien présents dans le film (acceptation de l'autre, amour pur et inconditionnel, écologie, harmonie entre les différentes générations...) et je les trouve même plus subtils que dans ses anciennes oeuvres. Ici, il s'agit de nous éveiller, enfants comme adultes, à certaines valeurs en nous montrant le bonheur que provoque leur application, à l'inverse de la méthode Princesse Monomoke, qui nous fait entrevoir le malheur découlant du non-respect de ces même principes. Au final, il s'agît simplement d'une question de sensibilité, à savoir si nous sommes plus enclin à marcher au baton ou à la carotte, comme on dit.

Quant aux personnages, je ne les trouve pas fade du tout, au contraire ils me semblent plutôt réalistes : Lisa est à la fois forte et pleine d'énergie car à la fois mère et jeune femme, mais aussi faible et fragile car elle-même amoureuse et donc dépendante de la personne aimée. On est loin, pour une fois, de la figure maternelle parfaite et presque déprimante (ici incarnée par la déesse de la mer, soit un être fantastique), Sôsuke est très courageux mais reste un enfant dont la mère est comme un phare lumineux au milieu d'un océan turbulent en pleine nuit noire, c'est donc normal qu'il pleure (pas tant de fois que ça d'ailleurs) lorsqu'il perd cet unique point de repère (n'avez-vous jamais pleuré comme un fou, au même âge, lorsque vous étiez seulement perdu dans un supermarché ?) et même Ponyo qui pouvait sembler caricatural devient plus complexe, plus humaine (comme elle le désire), lors de la scène du nourrisson. Et enfin, une mention spéciale pour Toki, la grand-mère aigrie mais adorable qui enterre définitivement les quasi clichés de mamie gâteau totalement gaga ou complètement sous speed que Miyazaki a pris l'habitude de nous présenter.

Quant à l'aspect visuel, c'est encore une question de point de vue, à part pour l'animation qui n'a jamais été aussi fluide, gracieuse, sublime : parfaite.

Je renvoie à ma petite critique sur AK (http://www.anime-kun.net/animes/fiche-ponyo-sur-la-falaise-pres-de-la-mer-2846.html) et à mon article plus long (trop), drole (j'essaye) et complet sur mon blog (cliquez sur mon nom ^^) pour ceux qui voudraient lire le compte-rendu de quelqu'un totalemant en extase devant ce film. Je suis désolé de me faire un peu de pub, c'est mal, mais j'ai tellement adoré ce film que je veux crier mon amour sur tous les toits : Oui, j'aime Ponyo !
Ponyo qu'est ce que j'attendais ce film. Je ne tiens plus en place j'ai trop hâte de le voir ce week end.

Même si j'ai pas vu le film, je pense que ce film n'atteindra pas la génie d'un Chihiro, Mononoke, Nausicaa ou d'un Totoro, mais ça doit être un excellent film.

Le problème avec Miyazaki, en France, c'est qu'il n'est pas encore reconnu à sa juste valeur. Donc il a du mal à toucher le grand public. Quant à ces aficionados, dont je fais parti, ils ont une immense estime pour ce Monsieur. Du coup quand il fait un film juste très bon, ils ne peuvent que ressentir une pointe de décéption.

Ce phénomène s'est passé, pour moi, avec Kiki la petite sorcière ou le château ambulant. C'est pourquoi il est super dur pour tout amateur de sa filmographie d'être neutre et objectif.

Mais quoiqu'il en soit un Miyazaki reste un évènement. j'espère que ce film cartonnera en France. Merci Miyazaki, Merci Ghibli, merci Hisaishi merci Takahata!!!
8 PanzerFaust le 14/04/2009
@Citation
Le problème avec Miyazaki, en France, c'est qu'il n'est pas encore reconnu à sa juste valeur

o_0 C'est exactement le contraire, il est surestimé ! N'importe lequel de ses films, bon ou mauvais, recueille des critiques dithyrambiques, critiques toutes identiques d'ailleurs.
Pour la presse, tous les DA de Miyazaki sont forcément des chefs d'œuvres, tous les autres sont forcément mauvais (il n'y a qu'à voir le traitement qu'on reçu des films comme Evangelion, joyeusement ignoré)
9 El Nounourso le 14/04/2009
Le dernier Evangelion est surtout beaucoup moins accessible car destiné en priorité aux fans de la série... non ? Sinon c'est clair que Miyazaki reçoit tout le temps des éloges dans la presse, mais il les mérite amplement ! Et si ça peut donner envie au grand public de découvrir l'animation japonaise, on ne peut que s'en réjouir. Terremer avait par contre reçu un accueil plus mitigé, ce qui montre que ce n'est pas Ghibli mais bien Hayao Miyazaki qui fait la quasi-unanimité.

Kameyoko et Jiji : Aflo et Vit n'ont pas été légèrement déçus (en trouvant le film juste "très bon") comme certains ont pu l'être devant le Château Ambulant, ils ont carrément détesté le film ! ^^'

M-ti : je ne remets pas en cause la cohérence du discours du magicien, mais je trouve ça très maladroit de parler d'ADN dans un film pour mioches. Il y avait plein d'autres façon d'évoquer la métamorphose de Ponyo sans utiliser ce vocabulaire. Et si Sôsuke utilise des mots assez élaborés pour son âge, il n'emploie pas non plus de termes scientifiques de cette trempe...
Je suis désolé mais j'insiste : je trouve que les thèmes "chers" à Miyazaki sont traités trop brièvement et naïvement.

@Citation
acceptation de l'autre, amour pur et inconditionnel, écologie, harmonie entre les différentes générations...

Je ne suis pas d'accord. Il ne fait qu'appliquer des recettes de films pour enfant. Ou alors Petit Ours Brun est aussi une analyse de conflit générationnel et n'importe quel Disney aborderait alors de manière intelligente l'acceptation des différences de l'autre.
Je suis désolé mais pour moi, il faut arrêter de voir de la subtilité dans la manière d'aborder des thèmes quand il n'y en a pas.

Enfin je maintiens la fadeur des personnages non pas parce qu'ils le sont de manière intrinsèque mais parce qu'au fond ils correspondent tous à un stéréotype du film pour enfants, ce que Miyazaki avait toujours tendance à éviter ou à instrumentaliser subtilement...Ici, niet...

Si Ponyo est subtil, alors tout la filmographie Disney consiste en des oeuvres d'une subtilité inégalée...Ce serait aberrant ! Donc je maintiens que Ponyo est ratée et comme dit El Nounourso, nous n'avons pas seulement été déçus. Nous avons détesté Ponyo qui n'est pas juste très bon à nos yeux mais qui est juste très mauvais pour quelqu'un comme Miyazaki.

Et puis je plussoie PanzerFaust, une fois n'est pas coutume ! :D
Vit Zayder, en te lisant je serais presque d'accord avec toi finalement, sauf que 2 choses me rappellent à l'ordre.

Premièrement, il y a une différence entre faire passer, comprendre un message et le faire ressentir. C'est cette différence que l'on peut trouver, à mon humble avis, entre Petit ours brun et Ponyo : Petit ours Brun fait passer et ressentir un message aux enfants (enfin je pense - je ne connais pas tant que ça ce nounours) mais pour des adultes, il ne fait que transmettre le même message, totalement compréhensible, sans le faire ressentir (on comprend qu'Ours Brun est triste parce qu'il a perdu ses billes, mais nous ne sommes pas tristes nous-même) ; à l'inverse, je pense, en tout cas c'est ce qui s'est produit avec moi, que Ponyo arrive à faire passer et à faire ressentir ce message à toutes les générations (j'ai été, personnellement, vraiment happé par ce film : j'ai ri, j'ai été ému et mon coeur a fait boum-boum). C'est comme si une même histoire était racontée en deux langues différentes à la fois, celle des enfants et celle des grands, sans perdre d'intensité dans aucune des traductions. La subtilité dont je parlais est là : les éléments thématiques ont été allégés afin de ne pas perdre les enfants mais restent, par petites touches, présents afin de tout de même captiver les adultes. Mais ils auraient pu être totalement enlevés (c'est même presque le cas, reconnaissons-le) cela n'aurait rien changé : ici, il ne s'agit pas d'expliquer, mais surtout de nous faire ressentir quelque chose. A cela je rajouterai que Disney a beau avoir bon dos et mériter le mépris de beaucoup de fans, ils ont, eux aussi, quelques vrais chef-d'oeuvres, avec leur part de subtilité, à leur actif.

Deuxièment, la contre hypothèse m'amène à penser : Si Ponyo n'a pas un brin de subtilité, alors nous devrons statuer de même pour Totoro, Kiki et une bonne partie du Château dans le Ciel (c'est à dire une fois qu'on aurait enlevé tous les restes de Naussica qui se trouvent dans ce film : le danger de la guerre, le dieu ancien/arme de destruction massive...). Surtout pour Totoro, où est la subtilité ? Peut-être que la mère malade est un élément subtilement réaliste et cruel ? Mais alors que dire de la mère de Sôsuke, qui aurait très bien pu mourir dans la tempête (on ne l'évoque pas mais il s'agit bien de ça, surtout lorsqu'on retrouve sa voiture tonitruante à l'arret et vide, sans vie) ? Ou alors la subtilité de Totoro vient de la petite Mai ? Mais elle est juste une enfant normale, comme les autres, comme Sôsuke justement. Pourquoi voit-on quelque chose de fade dans ce qui se trouve être seulement réaliste ? Est-ce que pour crier au génie il aurait fallu que Sôsuke soit une petit dieu de l'informatique, qu'il ait déjà affronté la mort ou alors qu'il soit peut-être schizophrène ? Qu'est-ce qu'il y a de mal au fait qu'il soit juste un petit garçon normal ? Que sa mère soit juste une femme normale ou que les grand-mères de la maison de retraite ne soient rien de plus que des grand-mères dans une maison de retraite ? Rajoutez-leur un tromblon, deux grosses couettes ridicules et des fringues de clown, faites les crier comme des folles et vous obtenez une troupe de mamies pirates du Château dans le ciel, c'est ça la subtilité ? Je n'ai rien contre d'ailleurs, mais le changement ça fait du bien. Au final, si on aime pas Ponyo mais qu'on aime pas non plus Totoro, je comprends, ce n'est qu'une question de sensibilité, comme je le disais. Mais si on crie à l'infamie pour l'un et au chef-d'oeuvre pour l'autre, là je passe...

Bon, c'est promis j'arrête les commentaires, surtout que je ne fais que répéter grosso modo ce que j'ai mis sur mon blog, j'y renvoie toute personne pas de mon avis et les encourage à me laisser un commentaire ^^

Au fait, bravo à Anime-Kun pour avoir eu la bonne idée de présenter 2 critiques sur ce film qui, décidément, partage.
Ha ha !
J'ai pas vraiment aimé Mon Voisin Totoro non plus en réalité...Sans parler de Kiki...

Ceci étant tout ce que tu décris dans ton premier paragraphe correspond aux double degré de lecture qu'Aflo et moi n'avons pas trouvé dans Ponyo alors qu'il existe dans d'autres oeuvres de Miyazaki...Comme quoi c'est aussi une question de ressenti...Je trouve que dans Ponyo, le discours est bien trop "1er degré"...

Et justement j'ai trouvé que par exemple les grand-mères de Ponyo n'arrivent pas à la cheville des "Mamies" habituelles de Miyazaki...Ni en terme de design ni en terme de personnalité...

Au fond Ponyo c'est comme un ersatz de Miyazaki, tout comme d'habitude mais en beaucoup moins bien...C'est la sensation que l'on a eu. J'aurais pu l'accepter d'un jeune auteur mais pour Hayao Miyazaki c'est pas possible...

Ceci étant dit je t'invite si tu veux continuer à en discuter à aller sur le forum, ce sera plus simple et participatif.
@Citation de Vit Zayder
Ceci étant dit je t'invite si tu veux continuer à en discuter à aller sur le forum, ce sera plus simple et participatif.

Ah ah, il n'y a même pas de topic Ponyo^^' Va falloir le créer si tu veux continuer la discussion là bas!
En outre, les commentaires aux articles sont aussi faits pour discuter ;)
14 Setsuko le 14/04/2009
J'avoue avoir tenté de me préserver de la déception en gardant à l'esprit que Ponyo s'adressait à un public juvénile. Je m'étais donc efforcée de ne pas espérer une trop grande profondeur de cette œuvre (ce qui est déjà difficile en soi quand on place en si haute estime Miyazaki).

Le problème est que, outre sa (trop - car je ne peux m'empêcher d'être un peu déçue quand même) grande légèreté, l'œuvre a révélé un autre aspect négatif qui n'a pas manqué de me gêner. En effet, je lui trouve des faiblesses scénaristiques et rythmiques qui m'ont empêché de la savourer pleinement :

- Tout d'abord, les nombreuses questions sans réponse quant à l'univers où les protagonistes évoluent. Par exemple, le dessein du père alchimiste d'éradiquer l'humanité est brièvement esquissé, mais j'aurais aimé en savoir plus sur la provenance de ses fioles étranges et sur son ouvrage au fin fond des océans…

- Ensuite, le récit m'a parut vraiment déstructuré, j'ai pour la première fois ressenti qu'il s'était déployé au fil du story-board qu'engendrait Miyazaki. Et cela se répercute sur le rythme, qui en pâtit sévèrement à mes yeux. Le déluge galvanisant à la cadence effrénée où l'on apperçoit Ponyo cavaler sur les vagues est une sorte de noyau autour duquel se tissent des péripéties plus atraxiques les unes que les autres.

- Mais pour finir, le plus dommage reste la fin, bâclée à mes yeux, et qui m'a déposé un arrière goût un peu amer. Elle est le plus dommage car la dernière impression que je garde de cette œuvre est mauvaise, ternissant ainsi l'image globale qui est déjà suffisamment mitigée.

Bon par contre, je n'irais tout de même pas jusqu'à dire que j'ai détesté Ponyo. Je ne reviendrais par sur les points positifs tels que la qualité de l'animation et de la musique (Joe Hisaishi est un dieu *-*), car il me semble que la plupart en conviennent. Je terminerais juste en affirmant que, de la part d'un réalisateur aussi inqualifiable que Miyazaki, on était en droit d'espérer mieux ;)
Le problème, c'est peut-être que les fans que nous sommes avons encore beaucoup de mal à oublier Porco Rosso et Princesse Mononoke, et comparons donc systématiquement les nouvelles production Ghibli avec ces deux œuvres... Donc évidemment, Ponyo est un peu écrasé devant l'héritage de ses aînés, d'autant plus que Hayao Miyazaki semble vouloir créer des films avec un scénario bien moins complexe et abouti que précédemment, pour plus se concentrer sur l'aspect poétique et onirique de ses œuvres, ce qui en déroute plus d'un (moi le premier).
16 Clowery le 27/04/2009
Mais BIEN SUR que Ponyo est NIAIS ! Vous vous attendiez à quoi ? Que la petite fille-poisson meurt à la fin ? Un peu de douceur dans ce monde je vous prie !
Ponyo est destiné à un public plus jeune. Et alors?
J'ai adoré, personnellement
Évidemment que Miyazaki est surestimé en France, même si avant c'était pas tout le temps ça.

"Dans la scène d'intro avec les méduses et autres créatures des mers, j'avais vraiment une impression de lag ! Un gros manque de fluidité de l'animation dans cette scène qui heureusement ne se reproduit pas (trop) par la suite."

Miyazaki à réalisé ce film à la main
@Citation
Miyazaki à réalisé ce film à la main

Oui, et tout seul dans son garage miteux bien sûr. Il débute dans le métier et a donc très peu de moyens :P
Ponyo garanti fait maison.
18 El Nounourso le 27/04/2009
Evil Diyo est de sortie ce soir ^^"
19 Gon le 29/04/2009
Un film de Miyazaki pour Miyazaki, mais hélas les spectateurs sont oubliés.
Ponyo est un film mignon sans plus, et s'oublie aussitôt sorti de la salle.
Le personnage de Ponyo est fort sympatique, mais ressemble à un mauvais copié-collé de Mei dans Totoro.
Le scénario? Disons que depuis quelques films déjà, les oeuvres de Miyazaki ressemblent plus à un accolage de scènettes qu'à un film homogène (Chihiro et Haul sont sauvés par leur extraordinaire qualité graphique). Mais ici la limite est franchie : on nous sert une histoire avec un début, une fin, mais pas de milieu. Et la qualité graphique est partie voir ailleur.
Alors, ok, certaines scènes sont savoureuses, comme l'engueulade au morse (qui rappelle néanmoins Porco Rosso), ou toutes les passes magiques brutales de Ponyo, m'enfin bon : ça ne tient pas la route.
Quant à la musique, sans être pour autant un spécialiste du répertoire classique, j'ai bien reconnu des accords de Daphnis et Chloe de Ravel pour l'intro, et bien entendu la chevauchée des Walkiries de Wagner pour les scènes de vagues. Bref, Hisaishi, comme touché par le déclin de Miyazaki, semble lui aussi avoir perdu l'étincelle créative. A moins qu'il n'ait pas réussi à saisir l'essence du film, et dans ce cas, on ne peut lui reprocher.

Ponyo reste un joli film, mais peut-on pardonner à Miyazaki de partir sur une note juste passable?
Espérons une prochaine rédemption de sa part, à moins qu'il n'ait pas l'intention d'en faire un dernier. Les deux prochains Ghibli seront signés Goro et Takahata. Dire que Takahata est attendu avec impatience est un doux euphémisme.
En parlant de Goro, malgrès le massacre du roman de Ursula Leguin, Goro a prouvé qu'il pouvait réaliser un Ghibli tout à fait classique (Superbes décors, jeux des ombres et des lumières, etc...). Comme par caprice, comme s'il boudait, Miyazaki a fait Ponyo : des décors et dessins très simples, peut de couleur et d'effets d'ombre (et donc peu de relief) sur les personnages. Et parce qu'il sagit d'un coup de tête, Miyazaki n'a pas vraiment pris le temps (ou plutôt Suzuki ne le lui a pas donné) d'écrire un scénario digne de ce nom : une chose est sure, il y est question d'un petit garçon qui voit très peu son père accaparé par le travail...
Ponyo est donc un message ou une pique de Miyazaki envers son fils : pas étonnant que le spectateur se sente complètement laissé de côté.

Dernier point inquiétant : l'impossibilité pour Ghibli de passer le cap de l'après Miyazaki : souvenez-vous du tournage de Haul : Miyazaki devait se contenter de faire le story board et laisser la réalisation à un jeune premier prometteur (enfin, bon, le jeune en question n'avait fait qu'un film de poket monster avant, ok). Puis, on apprend que le jeune jette l'éponge : raison officielle : ne se sent pas capable d'une telle tâche. La raison réelle était bien sur la présence étouffante d'un Miyazaki incapable de déléguer ses fonctions.
Ce jeune homme, Mamoru Hosoda, après être parti chez Mad House, a fait son propre film : un certain "La traversée du Temps"...
20 El Nounourso le 29/04/2009
Merci pour tes commentaires, Gon, ils sont toujours très plaisants à lire :)

Pour ce qui est de la simplicité graphique (et scénaristique ?) de Ponyo, je crois que Miyazaki s'est expliqué sur cette envie. Cela coïncide tout bêtement avec le public enfantin ciblé... Je suis à peu près sûr que son prochain film, s'il voit le jour, sera à la pointe techniquement.

Intéressant point de vue sur le départ de Hosoda du Château Ambulant. Aurais-tu une interview du gars qui justifierait cette opinion ?

PS : au passage, rappelons que beaucoup de décors de Terremer sont tiré d'un manga de Miyazaki père : Shuna no Tabi !

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