Critique de l'anime Neon Genesis Evangelion

» par Asakura-Aru le
18 Novembre 2012
| Voir la fiche de l'anime

God's in his Heaven, All’s Right with the World.

2014, Tokyo 3. Les cigales gueulent à n'en plus pouvoir.

Depuis presque quinze ans, le monde a été ravagé par un fléau du nom de 2nd impact.

Aujourd'hui, Ikari Shinji a une rencontre à faire dans cette ville qu'il ne connaît pas.

C'est ainsi que s'ouvre l’œuvre la plus culte de ma génération.

Cet anime fait sans aucun doute partie de ce qu'il m'a été donné de regarder de plus marquant. Bien au dessus des canons habituels de la japanimation.

Neon Genesis Evangelion raconte l'histoire de Shinji Ikari, un jeune homme qui est amené – pour diverses raisons – à piloter un robot géant pour défoncer du monstre tueur intergalactique.

Un scénario qui semble simplet et bateau, à première vue.

À première vue seulement.

Là où quelqu'un d'autre se serait contenté d'en faire un divertissement à la limite du supportable, Hideaki Anno monte une œuvre d'un maestria exemplaire.

Pour commencer, il plante un décor fort appréciable : un Japon post-apocalyptique qui se remet doucement des sévices qu'il a pu subir.

Cependant, loin d'en rajouter avec une insistance trop prononcée sur la catastrophe qui aurait put être indigeste, les personnages, et donc le spectateur, se focalisent sur le présent. Ainsi, les plaies du Japon ne sont qu'esquissés, laissées à l'imagination, et bien plus palpables à travers les cicatrices des personnages.

Les personnages, quant à eux, profitent d'une diversité qui surprend d'autant plus à l'aune des productions actuelles. Tous les personnages possèdent une histoire étoffée, ainsi qu'un caractère bien défini et qui peut même évoluer. Et ça ne s'arrête pas là, les personnages possèdent même une psychologie.

Ils ont des pensées, des sentiments, une raison, et ne semblent pour une fois pas agir sur le simple fait d'un deus machina absurde. Un point très rare et fort appréciable.

La bête qui criait « je » au centre du monde.

L'intrigue, quant à elle, est menée d'une main de maître. La première partie de l'anime pose les bases d'un monde qui semble presque simple. Arrivé à la seconde moitié, les questions laissées en suspens prennent une importance capitale et une partie des masques tombent. Les personnages et leurs actions se complexifient, leurs rapports s'approfondissent. Ce qui crée inévitablement une ambiance véritablement immersive et fortement agréable.

C'est dans cette seconde partie que prend place le point le plus appréciable de cette série mythique. Car Evangelion, c'est avant tout un grand questionnement sur le sens de la vie, et surtout du rapport aux autres.

Toute la thématique de la série repose sur ces deux problématiques et elle les traite à merveilles, au travers de personnages parfois illogiques et faibles, mais aussi capables d'actions de génie et de courage. Neon Genesis possède à ce niveau une richesse et une complexité rarement égalé, en ce sens qu'en plus de rassembler divers questionnements et thématiques supplémentaires, elle apporte une morale et des pistes de réflexions, par le biais des actes des héros et surtout d'une symbolique étoffée sans pour autant verser dans l'excès.

Quand à la fin de la série, c'est véritablement une explosion jouissive de dévoilement, de questions et de réponses.

Fly me to the moon.

Dans cette série, la musique sait se faire discrète, judicieuse aussi. Certaines pistes méritent une mention spéciale, je pense notamment à l'opening, Cruel's Angel Thésis, et à l'ending, Fly me to the moon, tous deux magnifiques. Sans oublier l'utilisation de la 9ème symphonie, qui colle parfaitement bien à Kaoru.

Venons-en aux graphismes, maintenant. La série date de 1995, et pour cette époque, elle disposait d'un budget colossal à la réalisation.

Aujourd'hui encore, la qualité graphique s'en ressent. Bien que les décors et les couleurs ne fassent plus très jeunes, l'anime reste facilement regardable, et on s'immerge vite. A plus forte raison avec la version renewal de 2003, qui consiste en un lifting bienvenu de la série.

Je rajouterai qu'Evangelion possède une esthétique particulière qui participe activement à l’immersion aux cotés du third children. Un régal.

« Vous reprendrez bien un peu de LCL avec vos frites ? »

Pour conclure, Neon Genesis Evangelion est un de mes animes préférés, et je ne peux que le recommander, que ça soit à l'otaku pur et dur en manque de sensations fortes ou au néophyte total qui cherche à s'introduire dans la japanime. Un monument cultissime à ne surtout pas rater.

À noter cependant que les deux derniers épisodes ont fait polémique.

Ils sont pour moi la preuve que les studio d'animation ne nous prennent pas tous pour des serpillières décérébrées et se permettent parfois d'avoir suffisamment confiance en leur spectateur pour s’adresser à lui au lieu de ne faire que lui vendre un produit.

Cependant, si vous n'êtes là que pour du divertissement, passez votre chemin, vous risqueriez d'être déçu et/ou perdu.

La prochaine fois, j'enlève le haut !

P.s : Préférez mourir que de le voir en VF.

Verdict :10/10
Ce que les membres pensent de cette critique :
Convaincante (0)
Amusante (0)
Originale (0)

0 membre partage cet avis
2 membres ne partagent pas cet avis

A propos de l'auteur

Asakura-Aru, inscrit depuis le 23/02/2012.
AK8.1.15 - Page générée en 0.073 seconde - 7 requêtes ★ DB.8.0.240829 ★