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Les animes de l’été 2019

Publié le 01/07/2019 par et dans Anime - 3 commentaires

Les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas, aussi bien au niveau de la météo que des séries d’animation proposées. Nous vous proposons notre compte-rendu succinct mais efficace des animes qui ont attiré notre attention pour cet été.

Dr. Stone Fire Force Given
Lord El-Melloi II Sei No Jikenbô Naka no Hito Genome [Jikkyôchû] To The Abandoned Sacred Beasts
Vinland Saga Kimi to, Nami ni Noretara LISTE DES ANIMES DE L’ÉTÉ 2019

Dr Stone — Survival et craft mais sans early access daubé

dr-stone-6713-9512019 continue de porter à l’écran les nouvelles têtes d’affiches du Weekly Shonen Jump : après Promised Neverland cet hiver et Les Rôdeurs de la Nuit ce printemps, voilà enfin mon petit chouchou dans le lot : Dr Stone. Le monde contemporain doit faire face à un cataclysme imprévu : une étrange lumière transforme tout le monde en statues de pierre. Des milliers d’années plus tard, Senku, un lycéen, se libère de son lourd cocon. Heureusement, c’est un génie doté d’un savoir encyclopédique qui a les moyens et l’objectif de sauver l’humanité de cet étrange coup du sort. Aidé de ses amis mais aussi de personnages aux enjeux plus nuancés, ils doivent sortir de l’âge de pierre.
La qualité principale du manga, outre le coup de crayon fabuleux de Boichi, est sa construction comme un jeu vidéo. Un vieux con comme moi pensera à Civilization, les plus jeunes penseront plus volontiers à Minecraft ou aux autres survivals qui pullulent aujourd’hui car la structure est assez connue : on voit la nouvelle chaîne de production que Senku veut débloquer et les différents matériaux ou outils qu’il va falloir trouver ou fabriquer. Le schéma proposé par Riichirou INAGAKI (Eyeshield 21) pourrait sembler répétitif mais bien que désormais familier pour les joueurs, il a l’avantage d’être à la fois clair et enthousiasmant. Si les ressorts dramatiques sont un peu éculés, l’humour décapant soutient allègrement le rythme. Et je vous ai dit que les dessins étaient vraiment très très jolis ?

Est-ce que TMS saura rendre justice au manga, là est toute la question. Les premières bandes-annonces ne m’ont pas spécialement emballé (un comble) mais l’image est propre et ils semblent bien avoir compris l’humour tout en modération à tout le moins. Ce sera le baptême du feu pour le réalisateur Shinya IINO qui a jusqu’à présent été un assistant, sur Made in Abyss récemment. L’adaptation du scénario est confiée à Yuichiro KIDO qui a écrit des scripts pour Seven Deadly Sins. La musique sera composée par Tatsuya KATŌ (Free, Food Wars) et Hiroaki TSUTSUMI (Les Enfants de la Baleine). Et j’ai gardé l’appât pour la fin, le comédien de doublage pour Senku est Makoto FURUKAWA, soit la voix de Saitama dans One Punch Man, qui aura pour l’occasion un rôle un peu plus cérébral mais tout aussi abusé.

Afloplouf

Fire Force — Que le feu soit avec toi !

David Productionfire-force-6818-107 prend son envol. Après s’être forgé une très solide réputation auprès des amateurs de Jojo avec des adaptations de haut vol, le studio commence peu à peu à étendre sa production à d’autres champs, avec cette saison une série d’idols et l’adaptation d’un des derniers chouchous du Weekly Shounen Magazine : Fire Force par Atsushi OKUBO, l’auteur du manga Soul Eater.

Soul Eater avait bénéficié de ce que l’on appelle une adaptation de luxe : un format confortable de cinquante et un épisodes, chez ce qui était alors le studio du moment (Bones), avec une production aux petits oignons et surtout (surtout !) l’excellentissime Takuya IGARASHI à la réalisation (Magical Doremi, Ouran High School, Bungou Stray Dogs). Et il faut avouer que la coïncidence est assez amusante, puisque David Production est dans une situation comparable à celle de Bones, il y a dix ans : un studio qui s’est essentiellement développé autour d’une seule licence (Eureka Seven pour Bones), et qui cherche maintenant à embrasser un succès plus large.

L’histoire n’est pas excessivement passionnante. Prenez des zombies, mais remplacez le virus par un feu mystérieux qui consume des gens. Et donc des pompiers pour les abattre. Avec un dilemme moral un peu facile. Et des combats qui font boom dans tous les sens. Et, pour ne rien oublier dans l’équation, une fille sexy de temps en temps.

Mais l’adaptation gagne vraiment tout son attrait lorsque l’on s’intéresse un petit peu à son réalisateur. Yuuki YASE est un illustre inconnu pour le public. Et pour cause : il a fait ses classes chez Shaft, où il a servi, un peu comme tout le monde dans le studio, de marionnette artistique au service du grand gourou Shinbo. On va m’opposer qu’il a déjà occupé le poste de réalisateur sur plusieurs projets ; et c’est vrai. Parmi ces projets, on retiendra surtout Mekaku City Actors, mais on ne se voilera pas la face : la liberté chez Shaft est réservée à un petit clan, dont Yase était tout au mieux le toutou. Maintenant qu’il s’est enfin échappé du donjon de Shinbo, on a surtout hâte de voir ce que le bonhomme a dans le ventre : car si le studio Shaft n’est probablement pas le lieu le plus épanouissant pour un jeune animateur (on ne compte plus d’ailleurs le nombre de collaborateurs qui font leurs valises ces dernières années), il est certain que c’est un lieu où l’on apprend la mise en scène, et où on l’apprend (plutôt) bien.

En somme, Fire Force est typiquement le genre de projet qui mérite d’être vraiment suivi de très, très près : car c’est un studio qui a tout à prouver qui est aux commandes, car c’est un réalisateur qui va enfin pouvoir affirmer son identité propre. D’autant plus que les images actuellement dévoilées ne laissent pas de doute quant à la qualité, au moins technique, de la série : la recherche visuelle explose littéralement à l’écran, et notamment dans les effets visuels (flammes ou fumée). Là où beaucoup de séries standardisent les effets visuels pour des question de productivité (en somme, toutes les flammes de la série ont plus ou moins une même esthétique), Fire Force semble faire le choix d’individualiser les effets en fonction des personnages. Les approches esthétiques du feu sont très variées, et recèlent toutes des spécificités extrêmement intéressantes.

Fire Force ne sera probablement pas le meilleur anime de la saison pour la qualité de son histoire ou pour celle de ses personnages, mais il s’agit certainement de la série sur laquelle il faudra absolument garder un œil du point de vue de l’animation. Amateurs de belle animation, préparez-vous à passer vos nuits sur Sakugabooru et à vous esquinter les yeux pour analyser frame par frame des séquences à la pelle !

Minuit

Given — Ces murmures que l’on étrangle

given-6833-578J’ai toujours considéré Lerche comme étant le studio de Seiji KISHI, réalisateur entre autres d’Assassination Classroom, de Danganronpa, d’Asobi Asobase et en fait d’à peu près les trois quarts de ce qu’a produit le studio, si on y rajoute son disciple, Masaomi ANDÔ. Le seul problème de Kishi, en tant que réalisateur, c’est qu’il a la fâcheuse habitude de faire dans le médiocre. Et la plus fâcheuse habitude encore d’arriver à faire ingurgiter ça à beaucoup trop de monde. Bref, je n’aime pas Kishi, je n’aime pas son non-style : car c’est là sa faiblesse la plus grande — c’est mou, c’est plat, c’est fade.

Lorsque j’ai vu Given chez Lerche, j’ai craint Kishi. Ce n’est pas Kishi. Soulagement. La réalisatrice de la série s’appelle Hikaru YAMAGUCHI, et c’est à peu près une inconnue. Certes, elle a travaillé un peu pour de l’animation pour enfants, en tant qu’assistante de production puis comme réalisatrice d’épisode en passant par un tout petit peu d’animation clé. Puis elle a enfin réalisé deux OAVs, au sein du studio Lerche. Et ces deux très longs épisodes de vingt-cinq minutes annoncent la couleur. Imaginez cinquante minutes de filler inintéressant pour fillettes de cinq ans, sans contexte et avec une réalisation tellement molle que j’ai cru que mon écran allait dégouliner entre mes doigts apathiques, vous aurez une idée assez fidèle de la torture qu’a représentée ce moment. Je me rends compte que j’aurais préféré Kishi.

Et c’est dommage, car le manga que la série adapte a de quoi être intéressant. Il est loin d’être exempt de défauts, mais il ne lui manquait pas grand-chose pour devenir vraiment bon. Cette histoire de jeunes musiciens, si elle reprend l’un des sempiternels thèmes du yaoi, a appris à aller chercher ses références ailleurs, et notamment dans le shounen, parfois même avec quelques élans de nekketsu. Pas déplaisant, mais très inabouti. Surtout, le manga manquait terriblement de style, de vision, d’emphase dans le croquis de ses personnages, puisqu’il ne restait du mélodrame que la coquille, vidé de son lyrisme essentiel au profit d’un pragmatisme intrigant, mais trop timide, qui n’arrive pas à se défaire des codes du genre qu’il traîne à la fois comme une béquille salvatrice et un boulet cliquetant.

La réussite de cette adaptation reposait donc essentiellement sur la capacité de la mise en scène à affirmer les tentatives esquissées dans le manga. Une adaptation à la lettre, car il y a beaucoup à parier que c’est ce à quoi nous aurons droit, sera toujours correcte, meilleure que la plupart des yaoi ; mais annonce déjà que de correct nous ne tendrons jamais vers le bon. L’anime avait besoin d’une personnalité forte, pour poursuivre le travail initié, revenir sur ce qu’il fallait corriger, déconstruire ce qu’il fallait restructurer.

Yamaguchi n’est pas cette personnalité forte. Que faut-il donc attendre de la série ? Si l’on a un peu de chance, une histoire sympathique, quelque chose d’assez facile à avaler, qui ne crisse pas sous la dent et le goût abrutissant de la fadeur. Car si Given est assez bon en manga, la nature de ses défauts ne saurait qu’accentuer, mis en mouvement, les failles de son histoire, de ses personnages, de sa construction incertaine. Les protagonistes, qui manquaient déjà de matière, inévitablement vont se vider d’encore un peu de leur substance : car il y aura moins la liberté du lecteur pour y injecter un peu de soi. En effet, ce qui manque beaucoup à ces personnages, c’est de l’épaisseur dans le sentiment, l’émotivité psychologique que l’on avait forgée aux débuts du genre, quand le shounen-ai se plaisait encore à puiser çà et là dans le psychologisme français et l’expressionnisme allemand. Peut-être sous un mode différent, comme se le proposait déjà le manga ; mais en tout cas il fallait choisir entre le mélodrame, avec ses suicides et ses ressorts habituels, et un pragmatisme brut, presque factuel. Le manga ne parvenait pas à choisir mais réussissait à conserver sa cohérence ; il y a peu de chances que l’anime conserve ce même équilibre. En tout cas, je ne m’attends à rien, j’espère seulement que la voix des personnages ne sera pas réduite à un faible murmure, étouffé par un peu de bonne volonté et beaucoup trop de prudence.

Minuit

Lord El-Melloi II Sei no Jikenbô — Waver Velvet à l’école des sorciers

lord-el-melloi-ii-sei-no-jikenbo-6692-644Comme tous les animefans cultivés et aux goûts sûrs le savent, les licences Kara no Kyoukai, Tsukihime et Fate se passent dans le même univers (ou presque). Le problème, c’est que les liens entre ces productions sont vagues et légers : ce sont au mieux des caméos et des références cryptiques pour la plupart. Pire, il y a énormément de matériel pour de nombreuses histoires, et cela n’a été que rarement exploité. Heureusement arrive l’anime qui nous intéresse aujourd’hui. Lord El-Melloi II est une sequel de Fate Zero et s’attache à Waver Velvet, devenu un professeur de magie à l’académie Londonienne de la Clock Tower après que son professeur eut péri durant les événement de Fate Zero. Le pauvre a une vie compliquée : non content de faire face à la rivalité et aux intrigues des professeurs des autres départements de magie, il doit aussi gérer l’héritage de son titre et les diverses affaires qui demandent ses talents. Celle qui nous intéresse est une lutte d’influence pour un mystérieux château…

Là ou le roman original est intéressant, c’est qu’il s’attache enfin à décrire le background du Nasuverse : l’académie londonienne, ses grands clans et familles et ses luttes de pouvoir. Tout ça, évidemment, avec des dialogues edgy et pseudos philosophico-bullshit, parce que ce ne serait pas du Nasu sinon. En attendant, revoir Waver est toujours un plaisir, et ses élèves, serviteurs et rivaux divers lui donnent suffisamment bien la réplique pour avoir fait de l’épisode pilote une petite friandise pas désagréable.

Question production, Troyca (Psycho Pass, Aldnoah Zero) est aux manettes, ce qui est moins inquiétant que ça en a l’air, même si c’est pratiquement le premier qu’il dirige au lieu de réaliser de la sous-traitance pour d’autres. Après tout, ils ont une certaine expérience pour réaliser des animés très jolis et edgy. Ça tombe bien. Le CV de Makoto KATŌ, le réalisateur, tient malheureusement sur un timbre poste, avec seulement la réalisation de Yagate Kimi ni Naru derrière lui. Bref, si l’aspect technique devrait probablement suivre, la difficulté consistera probablement à injecter du fond dans tout ça, et à soigner l’ambiance qui se rapproche plus du mystique et de l’inquiétant de Garden of Sinners et Tsukihime que de l’épique de la licence Fate.

Zankaze

Naka no Hito Genome [Jikkyôchû] — Mais qui a kidnappé le JDG ?

naka-no-hito-genome-jikkyochu-6843-913Prévue pour juillet, la série Naka no Hito Genome n’est autre que l’adaptation du manga éponyme paru en 2014 et comptant à ce jour huit tomes. Surfant sur la pseudo-vague du survival, initiée par King’s Game, l’histoire se focalise sur Iride Akatsuki, streameur de jeux vidéo ayant une certaine notoriété, qui se retrouve kidnappé avec d’autres sommités du même milieu, dans un environnement fermé, où chaque étape vers la liberté contient son lot d’énigmes à résoudre.

Non sans rappeler la licence Saw, la série se dirige plutôt vers des puzzles dont l’intelligence permet de venir à bout, plutôt que le sang. Pour autant, il n’est pas exclu que les « jeux » ne présentent quelque dangerosité, ajoutant du piquant à cet univers zawa zawa~.

Nous devons l’histoire originale à Osora, à qui l’on doit également quelques précédents mangas sans grande prétention, et pour la moitié en collaboration avec d’autres auteurs et dessinateurs. Pour ce qui est du staff référencé pour l’anime, Silver Link a fait son boulot derrière les platines et le studio d’animation a été accompagné de Lantis pour la production de la musique. Le chara-design a été attribué à Mizuki TAKAHASHI, spécialisé jusqu’alors dans de l’animation-clé sporadique, notamment sur Aikatsu Stars!, Occultic;Nine, ou encore Chaos;Child. Shin ÔNUMA s’est quant à lui chargé de la réalisation, comme il avait déjà pu le faire principalement sur les saisons de Fate/Kaleid Liner Prisma Illya. Afin d’apporter un membre du staff ayant un palmarès plus conséquent, nous devons la musique à Junichi SATÔ. Ah non pardon, pas celui qui avait pu intervenir sur Cowboy Bebop, mais un homonyme ayant composé des génériques de début ou de fin par-ci par-là.

Bref vous l’aurez compris, nous ne sommes pas face au tiercé gagnant de l’année. D’après les premiers visuels sortis, les personnages ont l’air d’avoir été dessinés à la truelle, le mélange des couleurs sombres et pétantes montre qu’il est important de vouloir plaire au maximum de spectateurs, même si on ne sait pas trop sur quel pied danser et l’adaptation se fait sur un manga pas encore finalisé. Cela se fait bien souvent, mais si l’anime est un fiasco et que l’adaptation a suivi le manga sans clôturer l’histoire, il va être ardu d’assister à une fin en bonne et due forme.

Sacrilège

To the Abandonned Sacred Beasts — Rambo en vacances chez le Dr Moreau

to-the-abandoned-sacred-beasts-6817-595« Alors on va déchiffrer les fiches griffonnées par ShiroiRyu. Des hommes transformés en monstres par la guerre. Ah tiens littéralement, on les appelle Divins, je me demande si ça va s’attaquer à la dimension religieuse. Pardon, ils ont été fabriqués par magie ? Bon, c’est pas plus con que de la science sortie du chapeau. Une fois la paix signée, ils ont du mal à revenir à la vie civile, sans blague… Et ben classique, ceux qui n’ont pas le doigt sur la couture du pantalon, sont dézingués par les Chasseurs de Bêtes. Ah ben de Divins à Bêtes, la déchéance est plus que sémantique. D’ailleurs la fille de l’un d’eux est bien décidée à venger son père, cercle vicieux de la haine toussa.. »

Bref, je ne connais pas le manga de Maybe mais le synopsis est d’un classique un peu éculé et bien trop souvent le poids de ces thématiques est trop lourd pour les frêles épaules d’un jeune auteur. Néanmoins, ce sont des prémices intéressantes même si le contexte fantastique ne me met pas dans les dispositions les plus conciliantes. Surtout, l’annonce de la série a plus qu’aiguisé ma curiosité quand on a découvert le studio en charge de l’adaptation : Mappa.

Si on n’est pas à l’abri d’un travail alimentaire, Mappa s’est imposé ces dernières années comme un studio à suivre de près avec une qualité technique irréprochable, des sujets sensibles traités avec intelligence et une marque de fabrique certaine. On leur confie le portage à l’écran d’un jeu mobile à la con et ils vous sortent sans prévenir un Rage of Bahamut plus qu’honorable.
A titre personnel, je trépigne forcément de voir nommé comme réalisateur Jun SHISHIDO à qui on doit les dernières adaptations de Hajime no Ippo. Je suis aussi ravi de retrouver le compositeur Yoshihiro IKE qui a fait un paquet de bandes originales dont Rage of Bahamut et, petit choix personnel, le trop rapidement oublié Tiger & Bunny aux musiques délicieusement rétro. Ce sera aussi l’occasion de retrouver Daisuke NIINUMA qui a été animateur clé sur nombre d’épisodes de Kids on the Slope.

Si j’ai un peu de doute sur le matériel de base, j’ai confiance dans les mains à qui il a été confié. J’espère juste que ça ne sera pas un gâchis de talent.

Afloplouf

Vinland Saga — Drakkars à la concurrence

vinland-saga-6635-185Accroche-toi, camarade. Aujourd’hui, la loterie des adaptations a désigné un poids lourd, un manga que j’avais depuis longtemps pensé inadaptable : Vinland Saga. Je pourrais te dire qu’il s’agit d’un manga historique qui parle de l’invasion Viking de l’Angleterre vers l’an 1000. Je pourrais te dire qu’il est dessiné par Makoto YUKIMURA. Oui, ce type qui réalise une perle quand il parle de SF d’anticipation. Ou de samouraïs juste avant leur mort. Ou de probablement n’importe quoi.

En fait, je vais plutôt te dire autre chose : Vinland Saga dure depuis 2005 et crois-moi, le « Saga » dans le titre n’est pas là pour la licence artistique. Thorfinn, le jeune héros chien fou et revanchard des débuts, qui devait venger son père lâchement assassiné par un mercenaire, est depuis devenu un homme et a bien changé. Il a grandi, vieilli, et a choisi un autre chemin, tout en se rendant compte de la difficulté de vivre de la façon qu’il a choisi. Autour de lui, ses compagnons, ennemis et alliés ont eux aussi vécu, changé, évolué. Ou pas du tout, et c’est tout l’intérêt.
C’est ça, Vinland Saga : une immense fresque qui prend son temps pour faire évoluer ses personnages de façon humaine et touchante, en prenant parfois des détours surprenants. Ah et il y a des combats incroyables aussi. Je te dirais bien de lire le manga et de découvrir un chef-d’œuvre, mais je me doute que l’anime est plus ton truc.

Parlons-en du coup. Crevons l’abcès : il y a de la 3D. On n’y échappe difficilement, ces derniers temps. Mais là où Wit Studio a été malin, c’est qu’il utilise une technique que je vois pour la première fois : des personnages en animation 2D traditionnelle et une CGI réservée aux arrières plans, à l’inverse de ce qui se fait d’habitude. Le résultat est assez bluffant, et si la CGI est certes visible, elle reste néanmoins discrète. Wit Studio m’inspire assez confiance : il a réalisé des trucs très bien comme Shingeki no Kyojin ou The Ancient Magus Bride, Haikyu ou Hoozuki no Reitetetsu. Mais il a aussi fait Kōtetsujō no Kabaneri. Shuhei YABUTA, le réalisateur, est un habitué de la CGI, mais on peut douter de son expérience en réalisation quand son CV à ce sujet se résume à Last Hero Inuyashiki et quelques storyboards par-ci par-là.

Pour moi, ce projet sera un hit ou ne sera pas : Vinland Saga fait partie des mangas légendaires dont les adaptations sont très souvent tentées et très rarement réussies. Et oui, je pensais à Berserk et L’Habitant de l’Infini. Une chose est sûre : en cas de succès, vu la qualité des personnages et de l’histoire, on sera devant l’anime de la saison.

Zankaze

Kimi to, Nami ni Noretara — Comme eau et feu

kimi-to-nami-ni-noretara-6853-375L’eau ça mouille, le feu ça brûle, YUASA s’apprête à sortir quelque chose d’intéressant. C’est fou comme certaines choses ne changent jamais. Depuis que Masaaki YUASA a fondé, avec sa collaboratrice de longue date Eunyoung CHOI, le studio Science Saru en 2013, le rythme de production n’a jamais cessé de s’accélérer. Et sans jamais perdre en qualité. Depuis ses premières heures chez 4°C, YUASA est toujours resté fidèle à son style : très influencé par le cartoon américain, toujours en quête de nouveaux effets de style, et surtout assez sensible aux histoires d’amour.
Car c’est bien d’amour dont il s’agit pour ce nouveau long-métrage. A peine deux ans après la sortie de deux long-métrages, et si le film est ressorti bredouille d’Annecy où il a été présenté en sélection officielle il y a quelques jours, les premiers sentiments sont assez unanimes : un très bon film, mais qui joue sans doute trop subtilement entre la parodie et le mélo dégoulinant pour mettre tout le monde d’accord.

En tout cas, d’un point de vue thématique, il est difficile de ne pas penser le film Kimi to, Nami ni Noretara comme une forme de prolongement spirituel de Lou et l’Île aux sirènes, sorti au cinéma il y a deux ans. On y retrouve certes la même opposition entre le feu et l’eau, mais il s’agit d’une opposition régulière dans l’imaginaire de Yuasa. Non, là où la filiation est évidente, c’est d’un point de vue purement technique. Les premières images diffusées montraient comme les effets mis au point pour Lou et l’Île aux sirènes ont été améliorés et retravaillés.

D’autant plus que Science Saru apparaît comme une sorte d’îlot créatif dans une industrie noyée sous la demande. Le fonctionnement de la production se rapproche de l’autarcie, car si le studio n’est évidemment pas coupé du monde, sa ligne directrice semble recourbée sur elle-même, dans une logique de perfectionnement constant des techniques, de la narration ou de l’organisation de la production en elle-même. En effet, Science Saru a eu dès sa naissance la vocation de changer les règles de l’industrie : une grande créativité, des conditions de travail respectueuses (ou normales, si l’on est un animateur occidental), et une approche assez pédagogique du medium. Aussi, il n’est pas très étonnant de voir que Takashi KOJIMA, assistant au character design sur Devilman Crybaby, a été promu character designer, avec le poste de directeur de l’animation qui va bien avec. De même, Fumihisa AKAI, qui était aux arrière-plans sur Devilman Crybaby, fait ses débuts comme directeur artistique au sein du studio.

Mais YUASA, c’est aussi un de ces réalisateurs qui tient à ses habitudes. Sans grande surprise par rapport au sujet du film (une romance estivale désabusée), on retrouve Michiru OSHIMA à la musique, qui avait déjà composé la bande originale des deux adaptations des romans de Morimi par YUASA. Sans doute devons-nous nous attendre à quelque chose de très similaire par beaucoup d’aspects.

Kimi to, Nami ni Noretara s’annonce comme un des films à ne surtout pas manquer cet été. L’absence d’annonce de sortie dans les salles obscures en France à l’heure où j’écris ces lignes n’est malheureusement pas très étonnante, après les résultats désastreux des métrages de 2017, qui avaient souffert d’une communication au mieux complètement incompétente. Espérons qu’un distributeur aura repéré le film à Annecy.

Minuit

Le listing complet des animes de cette saison est disponible à portée de clic.

3 commentaires

Un point important à noter cette saison c’est le ralentissement très net de la production : environ une trentaine de nouvelles séries télé cet été, alors que l’été dernier on en était à plus d’une cinquantaine de nouvelles séries sans parler des films bien plus nombreux. La production a quasiment été réduite de moitié en un an, ce qui est d’autant plus curieux que l’industrie n’a jamais généré autant d’argent avec notamment les plateformes de streaming internationales genre Netflix et Crunchyroll qui injectent beaucoup de liquide dans la machine.

Les causes de ce recul sont mal connues, certains avancent un appauvrissement du côté des mangas/romans qui servent de source à l’animation, d’autres évoquent les récentes discussions autour des conditions de travail des animateurs qui poussent les studios à réduire la cadence. Dans tous les cas ce serait un bonne chose si cela améliore la qualité globale des contenus et les conditions de travail des artistes, mais on en est pas vraiment là.

Pleins de belles sorties en perspective, merci Animekun pour ce listing !

Rien qu’avec la trinité Vinland Saga/Dr.Stone/Fire Force, je suis refais…!

Mais c’est sans compter évidemment sur quelques autres : To the Abandonned Sacred Beasts, DanMachi II, Toaru Kagaku no Accelerator, Cop Craft, et, bien sûr, la « suite » de Fate/Zero… Lord El-Melloi II Sei no Jikenbo: Rail Zeppelin Grace Note !

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